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Le corps de la ville #14
Graus est un petit village perché dans les montagnes, en Aragon (Espagne), connu de certains parce que Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et propagateur de ses idées, y fut arrêté par la police française en 1873.
C’est aussi et surtout une bourgade habitée depuis le paléolithique, dont l’architecture est traversée par toute l’histoire espagnole : s’il ne reste aucun vestiges de l’époque romaine, une tour de guet rappelle l’occupation arabo-musulmane. La Plaza Mayor, fierté des habitants et visible dans le film, offre aux regards des maisons à colombages dont certaines sont recouvertes de fresques datant du XVI° siècle. La statue du Sagrado Corazón de Jesús surplombant le village et visible dans le premier plan du film date elle aussi du XVI° siècle.
Natif de la région, Benjamin Cortes vit et travaille à Graus, ou il enseigne la danse Hip Hop et ses valeurs. Riche d’une approche très personnelle de la danse, il traverse le village et les couches sédimentaires de son histoire animé d’une force à la fois tellurique et animale.
Un lieu dans la ville… Un ou plusieurs danseurs… Un film de 4 minutes.
Chaque épisode est tourné dans un lieu unique et singulier avec, à chaque fois, un nouveau danseur.
Véritable hommage croisé au cinéma et à la danse, Le corps de la ville est à la recherche d’un pont, d’un endroit où les deux arts pourraient s’éclairer mutuellement.
Pensée pour la caméra et élaborée sur place en amont du tournage, la chorégraphie intègre systématiquement l’éventualité d’une interaction avec les passants et, plus généralement, la ville.
Il s’agit de mettre en valeur le patrimoine architectural qui a une histoire sociale et humaine, et de revaloriser certains lieux oubliés ou dénigrés en apportant une nouvelle dimension à leur mémoire, un regard neuf sur l’expérience vécue par les usagers de la ville.
L’objectif est de générer des formes courtes et séduisantes, porteuses d’une poésie empreinte de quotidien : des parenthèses poétiques susceptibles de parler à chacun, à commencer par les usagers du lieu.
Même si les films sont très faciles d’accès, ils s’appuient sur un travail de recherche cinématographique et chorégraphique exigeant, en prise directe avec le territoire, ses habitants et ses usagers.
En parallèle du travail avec les danseurs professionnels, des épisodes sont réalisés avec des groupes de non danseurs, accompagnés par des chorégraphes reconnus, et nous donnent un autre regard sur la danse, le corps et la ville.
Les films mis bout à bout constituent une collection, un voyage poétique à travers la ville de Lyon dans un premier temps, puis à travers la France (Saint-Etienne, Grenoble, Bordeaux, Angoulême, La Rochelle…), Les DOM-TOM (Nouvelle Calédonie, Martinique…) et l’Europe (Espagne, Slovénie, Croatie, Allemagne).
Le Corps de la ville réunit aujourd’hui 56 épisodes réalisés dans 12 villes réparties sur 5 pays de l’Union Européenne, avec plus de 200 danseurs, de l’amateur complet au chorégraphe renommé (Jean-Claude Gallotta, Kader Attou, Denis Plassard, Hamid Ben Mahi…), pour bientôt 4 heures de programme diffusées sur Internet au format web série, à la télévision au format 52′ et dans le cadre de ciné concerts.