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L'après-midi d'un faune
Un faune est allongé sur un rocher quand paraissent des nymphes, il les observe, puis s’approche. Effrayées, elles s’enfuient, sauf une. Mais, lorsqu’il tente de la saisir, elle s’éloigne, laissant tomber un voile à ses pieds…
Créé le 29 mai 1912 par les Ballets russes dans une chorégraphie de Vaslav Nijinski sur « Le Prélude à l’après-midi d’un faune » de Claude Debussy, ce ballet dont la conception du décor et des costumes fut confiée à Léon Bakst est adapté d’un poème de Stéphane Mallarmé.
Un faune est allongé sur un rocher quand paraissent des nymphes, il les observe, puis s’approche. Effrayées, elles s’enfuient, sauf une. Mais, lorsqu’il tente de la saisir, elle s’éloigne, laissant tomber un voile à ses pieds. Le faune s’en empare, l’emporte sur son rocher et s’étend sur l’écharpe dans un acte d’amour.
De cet argument, je retiens principalement le désir du faune et l’expression de sa sensualité dans le rêve et le fantasme. Ma proposition ne fait pas référence à la Grèce antique et à ses paysages sylvestres, c’est pourquoi le rocher où il se réfugie n’est plus le tertre peint pas Léon Bakst, mais une boîte de kleenex. En raison du caractère novateur de la chorégraphie, mais aussi des gestes de « bestialité érotique » effectués par Nijinski, la première représentation fut perturbée par le chahut du public. Ce plaisir charnel étant au coeur même de l’oeuvre, tout comme l’original, mon faune évolue dans un monde fantasmatique et sensuel. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une créature légendaire, mi-homme, mi-bête, mais d’un jeune homme solitaire épanchant son désir au même souvenir flou de l’amour.
Source : Thierry Malandain