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La Solidarité des ébranlés
Création habitants Caen 2019
Ecrire une relation plutôt qu’une forme, c’est ainsi que la chorégraphe Mélanie Perrier définit sa démarche. L’espace d’une relation, c’est le « noyau dur » de chacun de ses spectacles, son point de départ. Sa compagnie ne s’appelle pas « 2minimum » pour rien. Et cela fait près de vingt ans qu’elle travaille selon ce postulat. C’est pourtant la première fois qu’elle se retrouve face à un si grand nombre, autant de personnes issues d’un même territoire, mais qui ne se connaissent pas. « C’est extraordinaire cette capacité qu’a la danse à créer des relations nouvelles. »
Pour cette quatrième Création habitants, Mélanie Perrier envisage de travailler sur la faculté de nos liens à nous maintenir debout. La Solidarité des ébranlés, est le titre qu’elle a emprunté au philosophe tchèque Jan Patočka (repris par Anne Dufourmantelle, une auteure qui lui est chère) pour donner une direction à son projet. « C’est à partir de nos ébranlements que nous nous rencontrerons, que nous allons créer ensemble un mouvement commun, un équilibre » dit-elle, comparant cette nouvelle aventure à cette tradition japonaise qui consiste à réparer les bols brisés avec de l’or, à embellir les blessures plutôt qu’à les masquer : « ces marques font partie de l’objet, c’est même cela qui le fait tenir ».
Et si, s’interroge la chorégraphe, notre propre équilibre ne tenait en définitive que grâce à celui des autres ?