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Komm und birg dein Antliz
Danser Encore
Pendant deux jours, le Ballet de l’Opéra de Lyon essaime des solos dans les espaces du CN D, pour un parcours chorégraphique noué autour de la rencontre entre un interprète du ballet et un chorégraphe. Reflétant la diversité des écritures contemporaines, Danser Encore nous fait plonger dans la fabrique vivante de la danse. Lancé en 2020 par Julie Guibert, directrice du Ballet de l’Opéra de Lyon, le cycle Danser Encore repose sur le désir de mettre en avant la singularité des danseurs et danseuses du Ballet, et de soutenir la création chorégraphique dans le contexte de la pandémie en misant sur le dialogue fertile entre interprètes et créateurs. À partir de l’écriture de solos sur mesure, Danser Encoreexpose un travail à quatre mains, tout en donnant à voir la variété de la création chorégraphique contemporaine. Après la conception de seize solos originaux, le Ballet de l’Opéra de Lyon continue à creuser les ramifications de ce format, afin de créer des objets chorégraphiques utilisant toutes les ressources du corps, de l’image et du mouvement. Déployés dans les espaces du Centre national de la danse pendant deux jours, une dizaine de solos occupent les studios et l’atrium – révélant la fragilité, la légèreté, la densité, le relief de chaque interprète et l’élan de son désir de danse.
Komm und birg dein Antliz
« En lui décrivant une expérience qui m’a profondément transformé dans ma vie et qui pour la première fois n’avait rien avoir avec la danse, mon maître d’art martiaux Akira Hino me répondit avec son accent japonais à couper au couteau. « At beginning, everything same » et il sourit. Une réponse claire et simple, sans chichis ni a priori. Au moment de m’imaginer un solo pour Yan Leiva, cette phrase retentit en moi très fortement. Quelle serait la chose la plus importante et la plus profonde que je pourrais partager avec Yan durant cette création qui ressemble plus à une collaboration qu’à une création pour lui ? Une transformation comme celle que j’ai entreprise il y a longtemps au Japon ainsi qu’un partage de ma longue recherche qui m’a mené au développement d’une méthodologie d’improvisation et de chorégraphie instantanée ? Et si oui pourquoi ? Suite aux échanges avec Yan, j’ai opté pour un partage de mes connaissances et mes outils les plus précieux, non pas par souci de cohérence, mais par intérêt commun. Des outils qui ne mettent pas uniquement la pièce au centre de la scène, mais le travail de fond du corps et de l’esprit du danseur. Donner la place à son intelligence physique ainsi qu’à sa recherche sont aussi importants dans Un Solo… que la pièce elle-même. Transgresser la forme chorégraphique scénique pour offrir au public une présence de l’interprète qui fait allusion à sa transparence et non sa capacité à la projeter. Une verticalité à l’image d’un fil à coudre qui pendrait dans le vide prêt à chuter dans le néant à tout moment. Une justesse dans le geste, le regard, et l’occupation de l’espace sont certains des éléments incontournables de cette méthode. Les partager avec Yan serait un moment joyeux. Alors pourquoi ne pas finalement créer un solo basé sur la joie ? »
Source : programmes du CND et de l’Opéra de Lyon