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Klein — Olivia Grandville — teaser
Création 2020
La conférence à la Sorbonne donné par Yves Klein en 1959 et le texte rédigé peu avant : Le dépassement de la problématique de l’art, sont le point de départ du projet.
Artiste visionnaire de la deuxième partie du 20e siècle, Yves Klein nous fait rentrer dans l’ère de l’espace et de l’immatériel. De ce point de vue, il est un précurseur. « Le saut dans le vide », est la photo mère de toutes les performances ultérieures, c’est la matrice de l’art conceptuel, du moins dans la France d’après-guerre.
Également auteur Des fondements du Judo, un manuel d’une précision maniaque qui fait encore aujourd’hui autorité, Klein est simultanément artiste conceptuel et grand maitre de Judo ! La rareté de cette double compétence en même temps que sa cohérence avec l’œuvre de l’artiste mérite d’être soulignée ! On connaît donc Yves Klein pour son célèbre bleu, moins pour sa maîtrise de l’art du judo, qu’il considérait comme sa première expérience d’un espace spirituel.
Cet espace, il le déploie notamment dans la conférence mythique enregistrée à la Sorbonne en 1959 avec l’architecte Werner Ruhnau. Eclairante, drôle et parfois délirante, la conférence développe le concept d’immatérialité de l’art en opposition au matérialisme ambiant. Elle y présente un espace sensible à habiter et investir plutôt qu’un espace à occuper « en touristes ». Yves Klein pousse sa démonstration jusqu’à proposer une école de la sensibilité dont il présente l’organigramme, le calendrier, le budget…
Pour Olivia Grandville, le texte de cette conférence offre une suite évidente au travail qu’elle a mené sur le Lettrisme – Le Cabaret discrépant – ou sur le poète Schwitters – Le K de E ; Beaucoup de colle préconise Kurt Schwitters. Attentive aux rendez-vous historiques de l’art où le geste s’articule à la parole, où le verbe se fait performatif, elle rattache ici le discours programmatique et poétique de l’artiste au maître expert en arts martiaux.
Yves Klein se réincarne par la voix du comédien Manuel Vallade, illuminée par la musique stratosphérique de Benoit de Villeneuve et rythmée par les évolutions graphiques et brutalement sonore des deux judokas nantais Emmanuel Gourmelin et Dominique Dijol.
Remerciements Ludovic Empis, Emmanuel Monnaux, la Maison des arts martiaux de Nantes à Iris Clert sont tirés de l’ouvrage de Teodoro Gilabert, Quelques nuances de Klein, édité par les éditions Invenit, à Lille en 2020. ©Teodoro Gilabert et éditions Invenit.
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre du programme New Settings
Avec l’aide du dispositif «Un été culturel» du Ministère de la Culture/ DRAC des Pays de la Loire.