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Jours étranges
Sur la musique des Doors, la pièce évoque les approches – premiers émois, jeux, désespoirs passagers, passages à vide – des états adolescents.
Dans sa stridence et son énergie brute, « Jours étranges » se rapproche de « F. et Stein », créé sept ans plus tôt. Lors de sa création au Festival de Montpellier, certains professionnels ont pu dire qu’elle n’était pas « digne » d’un directeur de centre chorégraphique national. Sur la musique des Doors, la pièce évoque les approches – premiers émois, jeux, désespoirs passagers, passages à vide – des états adolescents. Composée à partir d’improvisations des danseurs, sur des textes littéraires aussi bien que sur des bandes dessinées, « Jours étranges » n’est informe qu’en apparence. Dominique Bagouet y renonce aux effets brillants des compositions savantes qui le caractérisent, brisant ainsi sa propre image médiatique. Il fait reposer la pièce sur la seule force d’interprétation de ses danseurs aux formidables personnalités. On se souvient souvent de « Jours étranges » comme d’une pièce rock, explosive et déjantée ; pourtant, la pièce est aussi pleine de vides, de flottements, ce que le temps du spectacle autorise rarement.
A l’été 1993, lors des représentations dont le film rend compte, le chorégraphe est mort depuis six mois et nombre de danseurs sont revenus dans la compagnie pour ces ultimes reprises. La puissance de leur jeu, le débridement du rire comme de la rage, de l’errance comme de l’ivresse, donnent à cette pièce parfois regardée comme mineure, la force d’un chef-d’œuvre arraché, plutôt que sculpté, à l’énergie et au mouvement.
Source : Isabelle Ginot in « Images de la culture n° 19 » – janvier 2005
Création le 4 juillet 1990 au Festival Montpellier Danse 1990 dans la Cour des Ursulines de Montpellier
Spectacle filmé les 24 et 25 juillet 1993 dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes d’Avignon
Dernière mise à jour : décembre 2012