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John Cage, Variations VII
« Variations VII », performance électroacoustique de John Cage, fut présentée les 15 et 16 octobre 1966.
Variations VII, performance électroacoustique de John Cage, fut présentée les 15 et 16 octobre 1966. Dans la droite ligne de sa philosophie musicale, on y voit le compositeur, assisté d’une équipe d’ingénieurs et de musiciens, mélanger en temps réel des sons transmis de la ville et le bruit d’ustensiles quotidiens, le tout provoquant une incroyable masse sonore.
Comparée au grondement des chutes du Niagara par l’artiste Nam June Paik présent lors de la soirée, Variations VII est tenue pour l’une des plus belles pièces électroniques de John Cage, qui, selon son habitude, compose avec toute sorte de bruits parasites un immense poème musical : le son des transistors, ventilateurs, grille-pain et autres instruments ménagers sont ici mixés avec ceux de différents lieux de New York reliés par téléphone : le bocal à tortue de Terry Riley, les rotatives de l’imprimerie du New York Times, le studio de Merce Cunningham, une salle de restaurant… Serrés derrière deux tables jonchées d’amplificateurs et de câbles, éclairés par des projecteurs posés à même le sol, un groupe d’opérateurs, tels des serveurs derrière un bar, actionnent des modulateurs, branchent et débranchent des micros sous le regard médusé du public, tandis que roulent et retentissent, dans les hauteurs de l’Arsenal, les déflagrations de cette symphonie concrète entièrement improvisée.
Source : Sylvain Maestraggi