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Hommage à Pavel Haas
Lorsque Jean-Claude Galotta prend le micro pour présenter son solo, Hommage à Pavel Haas, musicien tchèque mort à Auschwitz en 1944, la nuit vient de tomber sur l’amphithéâtre et on ne peut s’empêcher d’écouter ces mots avec une solennité certaine. Châteauvallon a choisi son camp et ce n’est pas celui de l’obscurantisme.
Très bel hommage que celui du chorégraphe grenoblois, un solo de quinze minutes, loin du spectacle, qui donnait plus à penser qu’à voir.
Pavel Haas, dont la musique avait été classée dans la rubrique dégénérées par les responsables de la culture nazis, après un passage dans le ghetto de Terezin, fut envoyé aux chambres à gaz d’Auschwitz. Jusqu’à sa mort, il travailla sa musique. Galotta s’est appuyé sur la musique de Pavel Haas, à travers le danseur, c’est le musicien qu’on imagine en train de créer. Petits mouvements, petites courses de l’artiste affairé à penser sa musique. Distrait au monde qui l’entoure, pourtant ses allers et venues tracés dans un espace limité, le barbelé posé sur la scène, la marche dans un rayon de lumière, les mots qui veulent sortir, les pensées qui fuient. La lumière s’éteint.
Murielle Fourlon