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Hommage à la Argentina
Robe longue et blanche, visage poudré sous une virgule de cheveux noirs surmontés d’un chapeau fleuri : c’est Kazuo Ohno dans La Argentina, son solo emblématique, hommage à la danseuse flamenca Antonia Mercé.
Un clic mental et le danseur japonais Kazuo Ohno apparaît : robe longue et blanche, visage poudré sous une virgule de cheveux noirs surmontés d’un chapeau fleuri. C’est Ohno dans Hommage à la Argentina, son solo emblématique, créé en 1977 (il avait 71 ans), qui lui apportera une célébrité internationale et qu’il interprétera pendant plus de vingt ans.
En 1927, il assiste à un spectacle de flamenco où figure la danseuse espagnole Antonia Mercé, dite « La Argentina ». 50 ans plus tard, en 1977, alors qu’il visite une exposition de son ami Natsuyuki Nakanishi, il se fige devant un tableau et reconnaît derrière les aplats de couleurs et les lignes abstraites la figure d’Antonia Mercé – ce qui lui inspire son fameux solo.
Le visage et la robe présentent le même aspect fripé et fragile; le costume est une extension du corps fragilisé du danseur et de sons personnage, la Argentina, et, réciproquement, le travestissement laisse voir le corps du vieillard et celle de la grande danseuse à laquelle il rend hommage.
Source : L’Analyse des spectacles – Patrice Pavis / lemonde.fr