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Histoires vives
Avec « A nos morts », spectacle mêlant hip hop, rap et images d’archives projetées sur grand écran, la compagnie Mémoires vives tente la réhabilitation des tirailleurs africains et indochinois tombés pour la France.
Histoires vives
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la contribution des soldats issus de l’ex-empire colonial à la libération de la France n’a laissé que peu de traces dans les livres d’Histoire. Avec « A nos morts », spectacle mêlant hip hop, rap et images d’archives projetées sur grand écran, la compagnie Mémoires vives tente la réparation de cet oubli et la réhabilitation des tirailleurs africains et indochinois tombés pour la France.
Au plus près de cette jeune troupe volontaire, la caméra dévoile les coulisses du spectacle dont le directeur artistique, Yan Gilg, a adopté une démarche reposant autant sur un travail de recherche historique que sur la création artistique (chorégraphie, musique, chant et vidéo). Présent dans les cérémonies commémoratives sur l’ancien front alsacien, à la médiathèque de Lunéville pour l’exposition « Les Goums marocains 39/45 », ou en conversation avec Nicolas Bancel, auteur de « La Fracture coloniale », ouvrage qui a nourri le spectacle, pour Yan Gilg « pas question de perdre cette guerre des mémoires » ; la question coloniale, mal réglée par la France, a des prolongements dans les problèmes actuels de notre société. « A nos morts », hommage hip hop aux goumis, indigènes et tirailleurs étrangers à la mémoire euthanasiée, parle efficacement aux jeunes générations. Le spectacle ne condamne que l’ignorance et revendique qu’à « côté de Jean Moulin on ajoute N’Guyen et Hady Bah ».
(Sadia Saïghi)