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Histoire d'une transmission, So schnell à l'opéra
Marie-Hélène Rebois filme deux logiques qui s’affrontent dans cette histoire de transmission guidée par les interprètes d’origine.
A la demande de Brigitte Lefèvre qui souhaitait inscrire So Schnell, l’une des dernières chorégraphies de Dominique Bagouet, au répertoire de l’opéra Garnier, l’équipe des Carnets Bagouet se met au travail avec les danseurs de l’Opéra. Marie-Hélène Rebois filme deux logiques qui s’affrontent dans cette histoire de transmission guidée par les interprètes d’origine.
Comment communiquer l’expérience nécessaire pour faire advenir chaque geste dans la justesse de son rapport à soi, aux autres, à l’espace et aux sons ? Comment transmettre sans se sentir dépossédé et sans craindre que l’essentiel ne soit perdu ? Les paroles d’Olivia Grandville qui fut danseuse à l’Opéra avant de rejoindre la compagnie Bagouet, de Matthieu Doze, d’Annabelle Pulcini ou d’Hélène Cathala témoignent de cette difficulté majeure. Habitués à intégrer techniques et chorégraphies en un temps record, les danseurs de l’Opéra savent copier rapidement ce qu’on leur enseigne. Faire coïncider ce qui est à la fois un défaut et une qualité avec l’exigence d’interprétation qui est au coeur de la danse contemporaine est un défi auquel les Carnets Bagouet ont répondu ici avec une grande générosité.
Fabienne Arvers
Impressionnante, jamais monumentale, jetant à grands coups de pinceaux des couleurs vives à travers l’espace, n’hésitant pas à livrer au plateau nu et silencieux une danseuse seule, voilà, telle qu’elle nous apparaît, l’écriture de So Schnell. Plus fragile, et d’une certaine façon plus à plat – comme les décors de Christine Le Moigne, inspirés de Roy Lichtenstein – que la deuxième version, ce premier So Schnell en porte pourtant déjà toute l’ambition : créer une danse immense où chaque interprète aurait cependant sa place ; permettre que « l’espace soit envahi de forces qui laissent quelques traces » (Dominique Bagouet), tout en ciselant cette grande construction de détails profonds, dignes d’un grand orfèvre.
Source : Isabelle Ginot