Hexentanz

Mary Wigman (1886-1973) signa près d’une centaine de soli au cours de sa vie, parmi lesquels cinq seulement furent filmés. C’est le cas de son Hexentanz (Danse de la sorcière), dont les deux premières minutes furent enregistrées en 1930 et contribuent aujourd’hui encore à garantir la notoriété que cette œuvre a très tôt acquise. À ce Tanz Drama (Drame dansé),  la danseuse et chercheuse nord-américaine Mary Ann Santos Newhall a consacré une longue recherche. Grâce à l’examen approfondi des  archives disponibles, elle livre aujourd’hui la première reprise in extenso de cette chorégraphie, qu’elle confie à l’interprétation de Latifa Laâbissi. 

Le  travail de Latifa Laâbissi, mêlant les genres, réfléchissant et  redéfinissant les formats, fait entrer sur scène un hors-champ  multiple ; un paysage anthropologique où se découpent des histoires,  des figures et des voix. La mise en jeu de la voix et du visage comme  véhicule d’états et d’accents minoritaires devient indissociable de  l’acte dansé dans Self portrait camouflage (2006), Histoire par celui qui la raconte (2008) et Loredreamsong (2010). Après Phasmes (2001),  pièce hantée par les fantômes de Dore Hoyer, Valeska Gert et Mary  Wigman, elle revient sur la danse allemande des années 1920 avec le  diptyque Écran somnambule et La part du rite (2012). Elle imagine Autoarchive (2013), une forme performative portant sur les enjeux et les filiations de son propre travail. Dernière création : Adieu et merci (2013). 

(source : programme du CND)