Hanya, Portrait of a pioneer

Hanya, Portrait of a Pioneer présenté par Juile Andrews et raconté par Alfred Drake

Ce film retrace le parcours et la carrière de Hanya Holm, en partant de l’Allemagne des années 1920 jusqu’aux scènes de Broadway. En tant que l’une des célèbres « quatre pionniers » de la danse moderne (aux côtés de Martha Graham, Doris Humphrey et Charles Weidman), Hanya Holm a été une artiste fondatrice dans l’établissement de nouvelles formes et principes éducatifs en Amérique. Présenté par Julie Andrews et raconté par Alfred Drake, ce film présente des images d’archives des années 30 et 40 et des entretiens avec Holm et plusieurs de ses étudiants, dont Murray Louis, Alwin Nikolais et Harold Lang. Hanya Holm a commencé sa carrière en tant qu’assistante de Mary Wigman. Elle est venue aux États-Unis dans les années 1930 pour y établir une école Wigman. Très vite, elle crée ses propres chorégraphies et diffuse ses oeuvres : la plus célèbre de cette période, Trend, est créée au Bennington College en 1937. Dans les années 1950 et 1960, Hanya commence une nouvelle carrière de chorégraphe à Broadway, chorégraphiant My Fair Lady, Camelot et Kiss Me Kate.

Source : Dance Horizons

En savoir plus : www.dancehorizons.com

C’est au Bennington College qu’Hanya Holm présentera sa pièce la plus connue, Trend, fresque sur les processus de survie de l’humanité face à l’aliénation du travail, au chacun pour soi, aux dictatures et aux traumas des guerres. Peu d’archives accessibles sur cette pièce pour 37 danseuses qui expose un équilibre chorégraphique entre solos et danses chorales dans le décor minimaliste de Lauterer qui rappelle le travail modulaire d’Appia à Hellerau. John Martin le définit ainsi : « Le premier décor vraiment moderne pour la danse ». De nombreuses déconvenues, malgré ce premier succès, la détournent des créations pour les scènes de concert. Elle privilégie alors Broadway, le théâtre, l’opéra et la télévision. Sa véritable vocation reste la pédagogie. L’expérience en est le centre. Refusant de transmettre un style, ce qui paraît novateur à l’époque, elle incite ses étudiants à trouver leur signature corporelle à partir de leurs émotions. Plusieurs de ses élèves veulent toucher une réalité concrète, se faisant l’écho des troubles politiques et des détresses sociales qui les entourent. Certains se tourneront vers l’agit-prop ; d’autres créeront un collectif engagé, le New Dance Group ; un dernier enfin ouvrira une nouvelle voie en rejetant l’émotion au profit de l’abstraction : Alwin Nikolais.

Source : Céline Roux, La filiation « américaine » de la danse moderne. [1930-1950] De la Modern Dance expressive à une vision moderne abstraite.