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Gustave

Année de réalisation
1987
Année de création
1987

Présenté dans la collection « Découverte d’une œuvre » du Centre national de la Cinématographie (CNC), ce premier court-métrage réalisé par Régine Chopinot en collaboration avec le chef-opérateur Etienne Becker, résulte d’une commande du Musée d’Orsay pour célébrer le centenaire de la Tour Eiffel.

Au milieu d’un cercle d’immeubles en carton pâte – évocation de Paris imaginée par Marc Caro –, une Tour Eiffel anthropomorphisée (Rita Quaglia) foule de ses godillots le sol recouvert d’une poudre de minerai sombre. Vêtue d’un étrange costume riveté aux jambes carrées imaginé par Jean Paul Gaultier, cette Tour Eiffel suspendue joue avec la gravité : survols, envols, effets de balancier, amortis… La caméra de Régine Chopinot accompagne les mouvements au plus près en s’inspirant du « principe de construction de cette tour baroque en diable » [1]. Ainsi, elle commence par filmer les pieds-fondation, puis l’arche, le cou et « ce qui servit de bureau à Monsieur Eiffel » [2] et qu’elle fait exploser dans les dernières secondes, « métaphore de la tête – selon Annie Suquet – ce haut lieu de contrôle mental que Chopinot n’a de cesse, depuis ses débuts, de déjouer » [3].

Dans cette « fantaisie » [4] comme elle la qualifia elle-même, Régine Chopinot est accompagnée une nouvelle fois de la choréologue Noémie Perlov, ainsi que des interprètes Frédéric Werlé et Rita Quaglia, pour transposer l’expérience de « Rossignol » à une échelle plus narrative, moins expérimentale mais tout aussi audacieuse.

[1] R. Chopinot, Les Chopinotes, n° 2, mars 1988, p. 1.
[2] R. Chopinot citée par A. Suquet, « Chopinot », Le Mans : éditions Cénomane, 2010, p. 17.
[3] Annie Suquet, op. cit., p. 17.
[4] R. Chopinot, Les Chopinotes, op. cit., p. 1.

Extrait de programme

« Comme le titre le laisse entendre, un hommage peu conventionnel est rendu par la chorégraphe Chopinot à un certain Gustave Eiffel et son célèbre monument parisien, dont elle n’ a retenu que les pieds. Un étrange personnage au pantalon carré et riveté, chaussé de godillots, fait crisser un sol de gravier charbonneux, planant, tourbillonnant sur un Paris de carton pâte, dû à Marc Caro, avec des costumes de Gaultier. Tour à tour, par mouvements circulaires concentriques, esquissant des pas de danse, volant dans les airs, emportant Gustave lui-même aggripé à sa créature, la Tour prend place au centre d’ une piste avant de se désintégrer dans une fantaisie pyrotechnique. Un film onirique et audacieux à l’atmosphère mystérieuse, sombre et bleutée. »

Patrick Bossatti (catalogue Images de la Culture – CNC)

Dernière mise à jour : février 2013

Chorégraphie
Année de réalisation
1987
Année de création
1987
Durée
6 minutes
Musique originale
Gérard Grisey
Interprétation
Régine Chopinot, Rita Quaglia, Frédéric Werlé
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