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Gueule de loup [transmission 2015]
Extrait de la pièce de Christine Bastin remontée par le groupe Accords perdus, Danse en Seine (Paris), dans le cadre de « Danse en amateur et répertoire » (2014)
Extrait chorégraphique remonté par le groupe Accords perdus, Danse en Seine (Paris), dans le cadre de Danse en amateur et répertoire (2014)
Les groupes
Exceptionnellement, la reprise de « Gueule de loup » est portée par deux groupes rassemblés sous les auspices de la Maison des pratiques artistiques amateurs, sur un projet au long cours (un large extrait montré dès 2013, une intégrale l’année prochaine). Trois des danseurs sont d’Accords perdus, collectif qui se recompose au gré de projets ponctuels. Six autres sont de Danse en Seine, qui se présente comme compagnie, comptant plusieurs éléments préprofessionnels confirmés voués à des créations de pièces de chorégraphes émergents. Néanmoins bénévole, cette activité se redouble d’une sensibilisation aux pratiques de danse auprès et avec des publics empêchés (le processus de « Gueule de loup » connaît lui aussi pareil volet).
Le projet
« Gueule de loup » avait été créé pour cinq interprètes, avant de connaître un format à trois. Le redéploiement à présent pour neuf est l’occasion de stimulantes variantes ; d’autant qu’en lieu et place d’extraits, il faut ici parler d’une recomposition d’ensemble, en vue de restituer la progression d’une histoire continue. La chorégraphe conduit personnellement le projet, en y reversant ses méthodes de compagnie professionnelle : d’abord des échauffements physiques et sensibles, déjà habités par l’esprit de la pièce, lequel se renforce ensuite en improvisation. C’est qu’il s’agit de revivre un équilibre où le mouvement, éventuellement très sollicitant, ouvre la voie à la constitution d’un personnage émotionnellement très impliqué.
La chorégraphe
La danse de Christine Bastin est emblématique des riches tonalités de la « nouvelle danse française » des années 1980. Elle compose alors des pièces de haute intensité dramatique, très attentives à la constitution de personnages engagés dans un investissement très fort au plateau. Ces pièces oscillent entre une grâce sophistiquée et la brûlure d’un archaïsme brut. Sa grande avidité créatrice se nourrit de multiples références musicales, picturales, littéraires. En 1992, « Gueule de loup » est ainsi une évocation de l’Espagne, qui puise à l’écriture de José Cela. Elle restitue un univers où la pauvreté matérielle déteint sur la rudesse des âmes : la difficulté même à se dire dans le monde laisse place à l’expression de rustiques et brûlantes ardeurs.
Création les 2 et 3 octobre 1992 au Théâtre de la Renaissance à Lyon, commande de la Biennale de danse de Lyon