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Fwoodmasca
« Aucun solo n’avait jusque là été écrit pour Catherine Legrand, danseuse marquante des pièces de Dominique Bagouet pendant 10 ans. Aucun solo et je m’en étonnais, et je m’impatientais. Nous avons débuté le travail par la lecture des photos de Francesca Woodman, puis nous nous en sommes éloignés, avons suivi d’autres pistes, tout en gardant le souvenir de la théâtralité poétique contenue dans ces photos. Entre mise en scène de l’apparition – c’est-à-dire de la disparition et de la persistance des images, les traînées, les échos, les empreintes – et imaginaires de la nature – des pierres, du fleuve, de la fleur, du brin d’herbe, de l’arbre – Catherine Legrand s’est faite paysage. L’interprète pèse de tout son poids sur la scène, elle se tient là, entre cette pesanteur et cette grâce. Elle est là, ça suffit. Ca devrait suffire. Mais on en redemande, alors on ajoute : Fwoodmasca est une pièce qui demande de lâcher, se laisser aller, elle ne vient pas vous chercher, elle ouvre l’espace où vous pouvez tomber. Fwoodmasca est une pièce conçue pour le spectateur de côté, qui regarde de biais, celui qui arrive en retard, qui n’a pas réservé et se réserve.
Et puis il y a la voix de Catherine Legrand, une femme aux mots rares. La voix, elle l’a, juste. Les mots, elle les a, en réserve. Les textes sont d’elle. Elle les dit, elle les chante, elle les souffle. » Alain Michard