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Façade, un divertissement

Année de réalisation
1993
Année de création
1993

En juin 1993, Régine Chopinot crée « Façade, un divertissement » sur le poème musical anglais d’Edith Stiwell (1887-1964) et du compositeur Sir William Walton (1902-1983). Écrite en 1922 comme un exercice d’écriture expérimental et divertissant, cette oeuvre rapproche le rythme des mots, des onomatopées et de la musique, de ceux des danses pratiquées par la haute société (valse, fox-trot, polka, matelote, tango…) dans laquelle E. Sitwell a grandi. Ainsi influencé par le jazz, la musique romantique, le tango et même Stravinski, l’univers de « Façade » n’est pas aussi abstrait qu’il y paraît de prime abord, porteur de réminiscences concrètes et en particulier du domaine familial de Renishaw Hall, résidence d’été des Sitwell :  jardins enchantés, domestiques, images exotiques, paradis perdus, mythes détournés et associations cocasses….

Ce poème à l’avant-garde musicale des années 1920, récité la première fois par Edith Sitwell derrière un rideau à l’aide d’un porte-voix, est, pour Régine Chopinot, l’occasion de concevoir « une suite de danses bouffonnes ou nostalgiques » inspirées des danses de société. Elle s’adjoint les conseils du spécialiste Christian Dubar avec lequel la compagnie a été formée aux danses de salon. Le public rochelais sera même convié à des sessions de bals animées par cet éminent professeur.

Retenant l’œuvre musicale dans son intégralité pour accompagner sa chorégraphie, R. Chopinot demande à Cyril de Turckheim d’en assurer la direction musicale live avec des musiciens du même âge que ses auteurs de l’époque, c’est-à-dire plutôt jeunes. Sur « Façade », l’œuvre originelle, augmentée de « Façade 2 », l’œuvre réinterprétée en 1950, ainsi que des doublons, la chorégraphe imagine « une partition visuelle, en détaillant les différentes lignes musicales, celles de la flûte, du saxophone, de la trompette, du violoncelle et du chant » : « Chaque danseur suit ainsi un instrument particulier. Le spectateur peut en quelque sorte visualiser la musique. » [1]

Les tableaux successifs qui composent la chorégraphie, reprennent les titres des morceaux et sont détaillés comme tels dans les documents de communication qui accompagnent la pièce  :

FAÇADE

FAÇADE 2

Fanfare Flourish Hornpipe

Came the Great Popinjay

En Famille

Aubade

Mariner Man March Long Steel Glass Madame Mouse Trots Through Gilded Tellises The Octogenarian Tango-Pasodoble Gardner Janus Catches a Naiad
Lullaby for Jumbo Water Party Black Mrs. Behemoth
Said King Pompey Tarantella A Man from a Far Countree DOUBLONS By the Lake En Famille Country Dance Tango Pasodoble Polka Lullaby for Jumbo

Four in the Morning

A Man from a Far Countree Something Lies Beyond the Scene Valse Valse Popular Song Joddeling Song Four in the Morning Scotch Rhapsody By the Lake Popular Song

Aubade

Fox-trot : ‘Old Sir Faulk’ Said King Pompey Sir Beelzebub

Régine Chopinot confie la scénographie du spectacle au peintre Jean Le Gac qui imagine un grand rideau – serait-ce pour évoquer la performance d’E. Sitwell ? – relevé par le milieu pour permettre la projection de portraits, de trompe-l’œil… etc. Les costumes de Jean Paul Gaultier rejoignent la nouvelle préoccupation de la chorégraphe portant sur la qualité de présence que véhicule l’interprète débarrassé des signes extérieurs qui pourraient la parasiter. Ainsi, jouant toujours la carte de l’excentricité, des combinaisons bariolées et moulantes recouvrent les interprètes de la tête aux pieds, renforçant l’unité de corps tout en accentuant le côté abstrait de l’oeuvre, à l’instar de la performance d’E. Sitwell.

[1] R. Chopinot, dans un entretien avec S. Dupuis et D. Simonnet, « Je danse donc je vis », L’Express, 11 novembre 1993.

Extrait de programme

« « Façade », Edith Sitwell et William Walton l’ont écrit pour « s’amuser ». Sur le principe d’expériences d’écriture où elle restituait valse ou fox-trot par le seul rythme des mots et des onomatopées, ils ont l’idée de composer ensemble cette suite de petites pièces pleines de couleurs et d’humour sonores. Une suite de danses bouffonnes ou nostalgiques où la musique pleine d’esprit de William Walton vient épouser des visions étonnantes. Edith Sitwel récite cette œuvre pour la première fois en public en 1922, cachée derrière un rideau, dispositif conçu pour éviter de détourner l’attention de l’auditeur de ces images sonores et amplifier leur matière surréaliste. Autant de petits univers autonomes que de poèmes, mais tous nourris de la même fantaisie : jardins enchantés, souvenirs d’enfance, images exotiques, paradis perdus, mythes détournés et associations cocasses. Victoria voisine avec Vénus, les zèbres de Zanzibar avec les amoureux espagnols, le concombre avec le satyre, l’écho du passé avec les jolies filles de la campagne anglaise. Ce petit monde s’agite, se pavane, se pourchasse en tableaux anachroniques agencés avec la plus grande liberté et une virtuosité époustouflante.

Un univers sur mesure pour Régine Chopinot qui en multiplie les résonances et échos d’images en confiant à Jean Le Gac la scénographie du spectacle et les costumes, à Jean Paul Gaultier, inséparable et complice partenaire. »

(source : Dossier de presse du Ballet Atlantique, 1993)

Dernière mise à jour : février 2013

Chorégraphie
Année de réalisation
1993
Année de création
1993
Durée
60 minutes (avec entracte de 15 minutes)
Lumières
Gérard Boucher
Musique live
Jean-Loup Grégoire (flûte), Alain Truillard (clarinette), Daniel Petitjean (saxophone), Éric Laparra de Salgues (trompette), Aline Pottin (percussions), Laurence Allalah (violoncelle)
Musique originale
William Walton – Direction musicale Cyril de Turckheim – Coordinateur musical Philippe Legris
Autre collaboration
Régie plateau Denis Tisseraud avec la participation de l’équipe de La Coursive – Professeur de danses de salon Christian Dubar
Interprétation
danseurs John Bateman, Régine Chopinot, Marie-Françoise Garcia, Hiroko Kamimura, Joseph Lennon, Samuel Letellier, Georgette Louison Kala-Lobé, Michèle Prelonge, Pascal Seraline, Eric Ughetto, Duke Wilburn, Glenn Chambers (récitant)
Scénographie
Jean Le Gac, assisté de Jacqueline Le Gac, Dominique Canal et, pour les photographies, de Roland Fayollet
Son
Denis Tisseraud
Direction technique
Yanick Ros
Autre
Edith Sitwell extraits de « Façade and Others Poems » 1920-1935 – Recherches documentaires et analyse des textes Michèle Pagnoux
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