Étude de l'ombre

Captation de la résidence de création réalisée à l’Épicerie moderne.

Ce sont dans les aléas de l’obscurité que Johan Corrèze, Romain Nassini et Jérémy Tran, issus respectivement de la lumière, de la musique et de la danse, proposent une Étude de l’ombre conçue comme une exploration sensible et contemplative. Un voyage où la lumière devient l’objet de tous les possibles, et l’ombre la figure centrale.

Sur l’écho des notes de piano éclatent et résonnent les gestes des trois performeurs, tous présents au plateau, tous soumis au même risque d’être à la fois mis en lumière et drapés dans le noir. Où la tension de la composition instantanée permet de révéler les corps, faire jaillir les rencontres, interroger les ombres. Au coeur de la performance et de la dramaturgie de l’instant.

Ici, Johan Corrèze manipule la lumière à vue, permettant au public de plonger au sein d’un savoir-faire d’ordinaire invisible. Il la transforme, lui donne chair, la fait danser et diffuse son regard. Romain Nassini compose la musique en direct. Plongé dans l’obscurité il donne à entendre l’invisible, accompagne et provoque ses acolytes, interprète leur voix. Jérémy Tran, quant à lui, met sa danse au service de l’Étude, s’aventurant à rendre matériel, presque palpable, les contrastes mis en jeu sur scène. Une expérience des sens.

Quand la lumière devient sujet, qu’éclaire-t-elle ? Elle même ? Impossible. Peut-elle exister ? Peut-elle seulement exister sans support ? Dès lors, comment rendre existant ce qui ne se voit pas.