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Et mon cœur a vu à foison
And my heart Has seen a plenty
Et mon cœur a vu à foison est une pièce tout en exubérance gothique, qui force le trait, dépasse la mesure : une pièce « monstrueuse ». Construite comme un polyptyque, la pièce déroule un cortège de corps pris de frénésie. Des corps qui se montrent dans leur stupidité, dans leur faiblesse, des corps qui se répandent dans leur insolente présence, des corps exténués, des corps en transe qui trouvent étrangement des inventions corporelles inouïes. L’iconographie concernant les triomphes de la mort, des tapisseries médiévales, les grandes scènes de possessions démoniques et de guérisons miraculeuses, l’iconographie des hôpitaux de Charenton et de la Salpêtrière, les films d’horreur et de possession de Zulawski à Argento, des danses ethniques rituelles de transe nous ont servi de matériel de création.
Le travail de composition musicale de Robin Leduc a été de s’interroger sur les formes médiévales – ballades, rondeaux, chansons – ainsi que sur la polyphonie et les rythmes de transe. Comment créer une musique d’une apparente pauvreté alors que les glissements d’accords, les transformations rythmiques sont ciselés dans le détail ?
La créatrice lumières Valérie Sigward a construit un objet lumineux suspendu, comme autant d’astres en chute, qui sculpte et nimbe l’espace. Le nimbe est un disque lumineux utilisé pour représenter des personnages défunts.
Corine Petitpierre a créé un univers plastique qui oscille entre simplicité et profusion, entre parure tribale et parure théâtrale. Les costumes accompagnent, soulignent et font partie intégrante de la dramaturgie.
Source : CCN de Caen en Normandie