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Epreuves de danse 2017. Danse contemporaine. Variation n°12
Fin du 3ème cycle, DNOP danseur, Bac TMD option danse, EATfille – 1ère option Chorégraphe – transmetteur : Marcia BARCELLOS Compositeur – interprète musical : Karl BISCUIT Danseuse : Louise CURIEN
AZU ANDAR – Variation danse contemporaine / fin du 3ème cycle
Cette variation est un extrait du solo Les Chants de l’Umaï créé et interprété par Marcia Barcellos, mis en
scène et en musique par Karl Biscuit, joué à Paris au Théâtre national de Chaillot et dans une trentaine de
théâtres en France, à Monaco, au Brésil et en Inde.
Le dispositif scénique, composé d’un tulle en avant scène et d’un écran au lointain, permet de figurer par des
projections vidéo un espace irréel, changeant et instable. Les tableaux se succèdent, alternant chants et
danses, et les éléments de costume et accessoires donnent le contour des personnages.
Dans cet extrait, l’accent est mis sur l’espace, un des quatre principes fondateurs de la technique Nikolaïs
(space, form, time, motion). Les images vidéo proposent un univers « filaire » ondulant, tel un
« océan cosmique » avec ses vagues, courants et marées. Le personnage évolue dans cet espace virtuel
comme porté par lui.
La chorégraphie va donc attirer l’attention de celui qui regarde sur l’espace comme une réalité tangible et
même lui donner texture et densité. Les formes sont épurées et abstraites, et le corps tout entier, par son
engagement, donne à voir des directions et des plans.
La musique technoïde souligne chaque changement de direction, d’énergie, de plan, et vient « bruiter » le
geste, créant l’illusion que c’est la danse elle-même qui produit les sons qui l’accompagnent. Les différentes
sonorités indiquent des variations d’énergie, d’attaque et de résonance du mouvement. Il est donc impératif
de connaître la bande son dans ses moindres détails, de manière à anticiper le mouvement et obtenir le
synchronisme avec le son.
Ici l’impulsion du mouvement vient du bassin, là encore la notion de décentrement, chère à Nikolaïs. Le
bassin bouge tantôt en spirale, verticalement ou latéralement, parfois à la limite du déséquilibre, et
déclenche ainsi une résonance sur la colonne vertébrale jusqu’en haut de la tête. Ce cheminement doit être
parfaitement lisible. Les bras suivent le mouvement du dos et en sont le prolongement. Ils donnent les
contours d’un volume, indiquent une direction, dessinent un plan dans l’espace… Les jambes s’organisent
pour le transfert du poids du corps, et sont très actives dans les situations de déséquilibre et les
déplacements en arrière.
Les changements de dynamique volontairement contrastés, doivent donner l’illusion que le corps est
traversé par des événements extérieurs qui structurent le phrasé, plutôt que de conduire le mouvement de
façon ego centré. C’est à travers une forte projection de son imagination que le danseur pourra donner à
voir et à ressentir l’espace qu’il nous fait découvrir par sa performance.
Tel le magicien qui par son habileté crée l’illusion, le danseur ici ne doit pas montrer ce qu’il sait faire, mais
plutôt savoir ce qu’il veut montrer : SPACE.
Marcia BARCELLOS