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Représentations filmées

Entre ciel et terre

Extrait

Année de réalisation
2023
Année de création
2021

Premier solo de Kossivi Sénagbé Afiadgenigban, Entre ciel et terre révèle la quête intérieure et le chemin initiatique que le chorégraphe, en proie à un questionnement sur son identité culturelle et spirituelle, entreprend à l’âge adulte. Entre les rituels vodun auxquels, enfant, il participe, l’éducation protestante qu’il reçoit de sa tante, chez qui il est placé, et la liturgie musulmane à laquelle il se livre, à neuf ans, sous l’égide d’un imam prompt à le convertir, le jeune togolais se sent perdu. Qui est-il ? Animiste, chrétien, musulman ? Quel choix faire pour se sentir vraiment lui-même ? En 2012, une grande cérémonie annuelle rassemblant sa famille élargie déclenche en lui l’envie et la nécessité de mieux comprendre les fondements de sa culture vodoun. C’est ce chemin initiatique de connaissance de la tradition et, ce faisant, de rencontre avec lui-même qu’il dévoile dans son solo. Ce combat, à la fois mental et physique, pour choisir une voie spirituelle qui réponde à ses questions existentielles et lui permette de se reconnecter à lui-même.

Sur le plateau, un rectangle blanc de 7 m2 délimite un espace enfermant le danseur : l’espace des lignes et des angles droits, le terrain du monde moderne, celui d’aujourd’hui, qu’il serait vain de refuser. En retirant une partie de la bande collante, le danseur ouvre une brèche et trace un cercle, symbolique de la communauté, de la protection, de la continuité avec les ancêtres. Fusionner une forme dans l’autre, inscrire sa culture dans le monde d’aujourd’hui, en perpétuelle mutation ; ancré dans la tradition et ouvert sur l’extérieur. Relié entre le ciel et la terre.

Témoignant de son chemin d’initiation, Kossivi Sénagbé Afiadegnigban intègre au fur et à mesure de sa chorégraphie des gestes et attributs issus de la ritualité vodoun. L’index dressé qui oscille d’avant en arrière figure le mouvement de l’avaga, petit hochet qui sert à appeler l’esprit, le vodun, à le guider pour qu’il chevauche l’adepte. Sitôt en transe, ce dernier est recouvert de poudre de kaolin, – ici du talc – symbole de pureté, qui agit aussi comme élément de connexion entre le corps charnel et l’esprit venu le posséder.

Dans cet extrait, situé à la fin de la pièce, le danseur s’approprie le cercle et trouve, par la voie du rituel, le lien avec ses origines et une réponse à sa quête.

Source : Programme Instant Togo – décembre 23, interview par Anne Décoret-Ahiha, 7 mai 2024, Lomé (Togo)

Représentation au Magic Mirror, Institut Français du Togo, 15 décembre 2023.

Collection
Année de réalisation
2023
Année de création
2021
Direction artistique / Conception
Kossivi Sénagbé Afiadegnigban
Conseil artistique / Dramaturgie
Sylvain Groud
Durée
35 mn
Lumières
Jean-Paul Sarri
Musique originale
Ivalmok
Musique
Slave song (Mushroom Boyz)
Interprétation
Kossivi Sénagbé Afiadegnigban
Production de l'œuvre vidéo
Institut Français du Togo
Production de l'œuvre chorégraphique
Sol’oeil d’Afrik, coproduction Centre Chorégraphique National de Roubaix / Sylvain Groud
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