Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
ELEMENTEN I - Room
Depuis plus de vingt ans, la chorégraphe flamande genevoise d’adoption, Cindy Van Acker embrase les scènes internationales avec des œuvres à la recherche de toutes les limites, en particulier celles de la perception, de la sensation et des corps bien sûr.
Dans ses pièces, elle fait appel à l’ensemble des ressources possibles comme le son, la scénographie et la lumière qui sont chez elle indissociables du mouvement ainsi magnifié.
Cindy Van Acker a été impressionnée par notre compagnie, l’intensité de sa danse et de son engagement qui, selon elle, vont au delà de la virtuosité tout en l’intégrant et en explosant les formes.
ELEMENTEN, UN PROJET CYCLIQUE
Le projet ELEMENTEN est un projet qui englobe plusieurs créations à venir de Cindy Van Acker et doit son titre à l’oeuvre Eléments du géomètre et mathématicien grec Euclide. Les treize tomes qui constituent Eléments sont un traité mathématique et géométrique organisés par thème. Les premiers livres sont dédiés à la géométrie plane, d’autres à l’arithmétique et à la géométrie dans l’espace. Ces volumes comprennent des axiomes, des postulats, des définitions.
Je m’inspire de cette oeuvre dans la mesure où j’utiliserai des principes géométriques pour régir les déplacements des danseurs, leurs positions dans l’espace, l’écriture du mouvement, le rythme des lumières, voire même pour induire la scénographie.
Mais cet appui théorique ne concerne qu’une certaine couche de la création, chaque création du cycle ELEMENTEN aura un sous-titre qui convoquera l’essence du projet.
ELEMENTEN I – Room
ELEMENTEN I – Room, le premier volet de ELEMENTEN, sera créé pour 16 danseurs du CCN-Ballet de Lorraine en mars 2016, en réponse à la commande de Petter Jacobsson, sur la pièce mythique I am sitting in a room du compositeur Alvin Lucier.
« Je travaille beaucoup autour de la question des limites.
Cette question s’introduit dans la création ELEMENTEN I – Room plus spécifiquement par le choix radical de la musique. J’ai décidé de travailler sur I am sitting in a room d’Alvin Lucier créé en 1996. ll s’agit d’un discours énoncé par le compositeur qui se répète, est enregistré et rediffusé jusqu’à ce que les fréquences naturelles et résonnantes de la chambre se renforcent et prennent le dessus sur l’aspect concret de la voix et la compréhension des mots.
Le focus se pose au niveau tautologique, le dispositif de ce discours répété encore et encore provoque une transformation progressive de celui-ci, il se désagrège jusqu’à mener à sa disparition. La répétition tend un fil autour duquel la perception voyage, varie sans cesse l’ambitus de son intensité et est forcée de se rendre actif, de regarder et voir, d’écouter et entendre, de sentir et recevoir.
On pourrait donc considérer que les limites convoquées dans ce travail se posent dans l’espace commun entre l’acteur scénique et le spectateur, respectivement émetteur et récepteur tautologiques…
Au niveau du langage corporel, la dialectique des limites se situe dans ma résistance face à la virtuosité des danseurs afin de préserver ma conviction intime qui pose l’oeuvre au centre des deux parties et la leste de cette retenue qui permet de pousser les danseurs au-delà de leur capacités premières, dans des terrains inhabituels où un réel échange peut avoir lieu.
La scénographie est constituée de deux éléments, un tapis de danse de 8×8, imprimé d’une image inspirée par la spirale d’Ulam basée sur les nombres premiers et un objet lumineux dont les sources sont reliées à un logiciel qui interfère sur les intensités de lumière en relation avec le son ».
Cindy Van Acker – January 2016
Elementen II – Zaoum, création pour sept danseurs de la Compagnie Greffe, sera créée à l’Arsenic à Lausanne à partir de l’oeuvre Quando stanno morendo de Luigi Nono et est coproduit par l’Arsenic, l’ADC à Genève et le Théâtre Les Halles à Sierre.
Elementen III, dont le sous-titre est encore à définir, fera l’objet d’une création pour onze danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève à l’occasion de la soirée d’ouverture des Journées de la Danse Contemporaine Suisse à Genève en 2017.