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El Djoudour, les racines

Année de réalisation
2013
Année de création
2013

Fortement marqué par la frustration engendrée par la séparation des hommes et des femmes dans la culture orientale, Abou Lagraa montre ici toute un gamme de relations entre les deux sexes loin des clichés habituels

En 2008, à l’initiative de Nawal Aït-Benalla Lagraa, Abou Lagraa retourne en Algérie tenter d’y retrouver ses racines, son passé. Comme une évidence, les deux artistes décident d’y travailler, de s’y investir en concevant “le Pont Culturel Méditerranéen franco-Algérien” qui donne naissance au Ballet Contemporain d’Alger. De la rencontre avec ces danseurs de hip-hop, du travail aussitôt engagé avec eux (qui trouvera son aboutissement avec la création de Nya en 2010, puis celle d’Univers l’Afrique – tribute to Nina Simone en 2012), de cette (re)découverte du quotidien dans ce pays où il y a tant à faire, Abou Lagraa ne pouvait sortir indemne, lui si semblable, et finalement si diffèrent. El Djoudour est la troisième création partagée avec ces danseurs algériens.

Pour cette création, Abou Lagraa est allé puiser son inspiration dans ses racines algériennes. Danseur, chorégraphe, occidental, français, maghrébin, il a voulu centrer cette création sur sa perception du corps dans la culture orientale. Ce rapport au corps de l’autre est marqué par la pudeur et le respect de l’intimité.

Fortement marqué par la frustration engendrée par la séparation des corps entre les hommes et les femmes, Abou Lagraa donne à voir dans El Djoudour toute une gamme de rapports entre les deux sexes, loin des clichés habituels.

Le spectacle s’ouvre sur un espace nu figurant la place publique (« El Fada » en arabe) structuré par des portants métalliques qui délimitent l’espace des hommes et celui des femmes. Les tensions provenant de cette frustration de ne pas pouvoir partager le même espace, de ne pas pouvoir se toucher sont mises à jour, les corps s’apprivoisent, se confrontent, se libèrent, les lignes bougent, la sensualité se révèle.

Pour guider son processus créateur, Abou Lagraa fait référence à deux éléments fondamentaux de la culture orientale : l’eau (purificatrice du hammam, des ablutions) et la terre (celle d’où on vient, où s’ancre nos racines). Les danseurs sont comme protégés par l’eau et la terre, enveloppés dans un vêtement symbolique qui leur permet de se toucher enfin, en préservant leur pudeur et leur liberté. Toute la dimension fraternelle, généreuse et sensuelle de la culture orientale prend sens dans ce langage corporel qui est au centre du lien avec l’autre.

La danse dans El Djoudour, est imprégnée par le besoin omniprésent dans les créations d’Abou Lagraa de dévoiler l’ambivalence entre féminité et masculinité. A travers la confrontation des corps, la transformation des rapports, naîtra une danse de vertige trouvant son point d’ancrage dans l’énergie vitale du buste, donc du cœur. Un travail à la fois sur le corps articulaire et sur son enveloppe charnelle, sur le dedans et le dehors, un engagement du corps qui se veut total.

Ce travail corporel est accompagné par la musique subtile aux accents troublant composé par Olivier Innocenti et les chants de la cantatrice algérienne, Houria Aïchi. Ces collaborateurs précieux rejoignent cette quête aussi spirituelle qu’artistique, sans cesse poursuivie, celle de l’émotion juste et de la poésie des rapports humains.

Même si les racines algériennes du chorégraphe restent le point de départ de cette création, El Djoudour est un spectacle profondément tourné vers l’avenir et résolument ouvert à l’autre. Sur le plateau, les quatorze interprètes aux origines et aux horizons différents (Algériens, Marocains, Indiens, Français, Camerounais, Suédois, Comoriens) apportent métissage et mixité : le champ de vision devient universel, les corps sont nomades à l’image de notre société contemporaine.

Source : Compagnie La Baraka

En savoir plus : www.aboulagraa.fr

Chorégraphie
Année de réalisation
2013
Année de création
2013
Durée
1 heure 10 sans entracte
Lumières
Nicolas Faucheux
Musique originale
Olivier Innocenti
Autre collaboration
Chants Houria Aïchi. Soutiens du Pont Culturel Méditerranéen : Fondation BNP Paribas. Résidence La compagnie : La Baraka est en résidence de production aux Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale de 2009 à 2014. Résidence de création : Grand Théâtre de Provence – Marseille Provence 2013 / Capitale Européenne de la Culture Conseil Général des Bouches du Rhône – Centre départemental de créations en résidence. Ness El Fen – Tunis (Tunisie)
Production de l'œuvre chorégraphique
Cie La Baraka Coproduction : Grand Théâtre de Provence – Marseille Provence 2013 / Capitale Européenne de la Culture. Les Gémeaux / Sceaux / Scène Nationale. Théâtre National de Chaillot. Holland Festival / Amsterdam. La Coursive, Scène Nationale / La Rochelle. Le Théâtre* / Scène Nationale de Narbonne
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