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« Echad Mi Yodea » (extrait)
« Echad Mi Yodea » de Ohad Naharin (extrait)
Interprètes : Formation Professionnelle Centre Chorégraphique James Carlès
Direction Artistique :James Carlès
“L’illusion de la beauté et la fine ligne qui sépare la folie de la santé mentale. La panique derrière le rire et la coexistence de la fatigue et de l’élégance.”
En hébreu, ce sont les quelques mots d’introduction du mini-ballet Echad Mi Yodea d’Ohad Naharin, le directeur de la Batsheva Dance Company de Tel Aviv.
Echad Mi Yodea ( Qui connait ? toujours en hébreu), propose un demi-cercle dans la pénombre. Des danseurs sur une chaise, en costumes sombres et chapeaux noirs, peut-être hassidiques. Une vague de corps se levant les uns après les autres, qui se tendent comme une arche, et retombent, sauf un danseur, qui chute. Se penchant en avant, serrant les poings, le groupe hurle, après chaque remous et toujours en hébreu, quelques mots familiers de la Pâque juive, sur un arrangement quasi Drum and Bass, hypnotique, du célèbre chant-titre. Le ballet de 7 minutes se termine par une déchirure fébrile des costumes, des vêtements et des dessous, lancés ensuite, ainsi que les chapeaux et les chaussures, au centre de la scène. Le point d’exclamation en est la posture finale : les danseurs debout, crus, effrontés dans leurs sous-vêtements assènent les derniers mots d’un verset hébreu. Il s’agit très exactement d’une liturgie que l’on trouve dans la Haggadah de Pessa’h. Elle énumère quelques enseignements du judaïsme, sous une forme cumulative, qui semble s’adresser aux enfants, de Un à Treize en posant la question: qui sait ce que un veut dire Un? puis Deux, Trois etc.
Un, c’est notre Dieu, doit-on répondre lors d’un séder. Puis à Deux, on associe les Deux tables de la loi. A Trois, les Patriarches. A Quatre, les Matriarches. A Cinq, les Livres de la Torah, etc. Le message, globalement, concerne la libération, physique, spirituelle et mentale d’un peuple, dans une récitation pouvant aussi relever d’un jeu de mémoire.
Dorénavant, dans ce ballet ballet éponyme (dont l’audace en creux fit couler beaucoup d’encre lors de sa représentation dans le cadre des festivité entourant le jubilé de la création de l’Etat d’Israël 1998) : “chaque mouvement est chargé de sens, capable d’hypnotiser avec une simple rangée de danseurs vacillants. A priori insignifiants” assure Ohad Naharin.
Echad Mi Yodea est devenue l’oeuvre la plus connue du chorégraphe israélien.
Source : L’Arche Magasine