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Double trouble
« Double Trouble » suggère des histoires mi-abstraites, mi-figuratives sur le manège du désir, dans lesquelles se tresse une suite de conversations musicales et murmurées, petites mélodies aux accents souriants de l’eau.
(1993)
Chorégraphie: José Montalvo, Dominique Hervieu
« Nous avons besoin », écrit Nietzsche, »de tout art pétulant, flottant, dansant, moqueur, enfantin, bienheureux, pour ne pas perdre cette liberté qui nous place au dessus des choses et que notre idéal exige de nous. «
Cette citation m’a accompagné pendant l’élaboration de « Double Trouble » et entre en résonnance avec une constellation d’oeuvres très distinctes, littéraires, cinématographiques, plastiques auxquelles je dois d’intimes et intenses émotions esthétiques. Oeuvres ludiques, poétiques, fantaisistes, jamais dépourvues d’humour, dénuées de toute forme de dogmatisme, sujettes à des décodages savants mais aussi à des lectures amusées qui réveillent en nous les émotions de l’enfance. Elles ont d’une certaine façon constitué mon imaginaire chorégraphique
« Double Trouble » suggère des histoires mi-abstraites, mi-figuratives sur le manège du désir, dans lesquelles se tresse une suite de conversations musicales et murmurées, petites mélodies aux accents souriants de l’eau. Concertinos pour vaporisateurs et gargarisateurs. Révérences libres et légères aux fondateurs de la poésie dite sonore, au cabaret Voltaire, au groupe de Dadaïstes qui au début du siècle au coeur de la folie meurtrière de leur temps, tentent de réinventer l’art et la vie.
« Double Trouble » se présente comme un jeu. Jeu de reflet et de dédoublement, de réalité et d’image. Jeu de vérité et d’illusion, de l’homme et de son double. Cette pièce ne suit pas une intrigue, mais accueille une multitude de scènes tour à tour ludiques, graves, légères, abstraites et métaphoriques.
Elle est née du double désir d’inventer et d’interroger. Inventer des rapports inattendus, des vibrations secrètes entre la danse et la vidéoprojection, la présence physique immédiate du corps, son poids charnel et son image technologique. Découvrir ainsi des effets inédits de poésie, de beauté et de trouble. Interroger sans s’appesantir les frontières glissantes, instables entre le réel et ses représentations. Entre la réalité et l’image, qui pourra se dire où se trouve le réel ?
José Montalvo
Dernière mise à jour: Janvier 2018