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Divagations dans une chambre d'hôtel
Comment la parole s’articule-t-elle au langage corporel ? Comment le mouvement et la pensée peuvent-ils interagir, et cela dans un corps unique ?
Comment la parole s’articule-t-elle au langage corporel ? Comment le mouvement et la pensée peuvent-ils interagir, et cela dans un corps unique ?
C’est à partir de ces interrogations que Bruno Beltrão a créé Moi et mon chorégraphe au 63, dont ces Divagationssont la recréation filmique. Des inserts d’images urbaines, fragmentées et démultipliées, accentuent la tension, le caractère disloqué du solo.
Initié à la danse de rue en 1993, à l’âge de 13 ans, Beltrão s’est tôt distingué comme l’un de ses représentants virtuoses au Brésil, et il considère le hip hop comme la base de son expression. Cependant, avec le Grupo de Rua de Niterói (sa ville natale dans la banlieue de Rio) qu’il fonde trois ans plus tard avec Rodrigo Bernardi, il va chercher, non pas tant à s’en démarquer qu’à le libérer de ses codes et clichés : « Le hip hop a mis sur orbite un vocabulaire riche et innovant. Il nous faut maintenant le mettre en crise. En distanciant et disséquant son vocabulaire, on peut découvrir de nouvelles esthétiques. » Ce à quoi il s’emploie avec une remarquable maturité dès ses premières pièces, en s’appuyant notamment sur les processus d’écriture de la danse contemporaine.
Par sa dimension intimiste, la maîtrise de sa composition gestuelle, sa partition sonore constituée par la voix du danseur, sa parole qui se cherche, Moi et mon chorégraphe est exemplaire du langage élaboré par Beltrão.
Source : Myriam Bloedé