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Democracy
Si la musique fait autorité, si la musique incarne la loi, quelle peut être alors la position de la danse ? Suivre le rythme ou faire l’expérience de l’insurrection ? Maud Le Pladec place le corps au centre du débat politique.
Si la musique fait autorité, si la musique incarne la loi, quelle peut être alors la position de la danse ? Suivre le rythme ou faire l’expérience de l’insurrection ? Avec DEMOCRACY Maud Le Pladec place le corps au centre du débat politique pour une danse d’ « intérêt public ».
En 4 batteries et 5 danseurs, Maud Le Pladec choisit de poursuivre son travail sur la confrontation entre musique et danse. Une confrontation musclée à la hauteur des deux partitions choisies : Dark Full Ride de l’américaine Julia Wolfe, une composition pulsionnelle qu’elle compare à « un cri, une invitation à faire l’expérience de la nature instable du corps collectif, social ou politique et des forces contradictoires qui le constituent ». Ensuite une composition originale de l’italien Francesco Filidei, l’idée étant de faire se rencontrer 2 esthétiques : le post-minimalisme américain et la scène musicale contemporaine européenne. Ça c’est pour la forme.
Mais DEMOCRACY va au-delà, car l’enjeu est politique. Le titre n’est pas innocent, en référence directe aux thèses du philosophe Miguel Abensour, qui signait en 2009 : Pour une philosophie politique critique. L’occasion pour Maud Le Pladec de pointer « la différence entre le système juridico-politique qu’on appelle communément démocratie et le vrai Demos, qui est un processus d’individualisation, une expérience des subjectifs. C’est là que cela m’intéresse. J’ai voulu questionner les rapports de force entre la musique et la communauté. Poser la question de l’être ensemble, c’est se demander quel type d’insurrection quand il y a autorité. À quel moment cela devient illégal ? Qu’est-ce que cela veut dire d’aller à l’encontre d’un intérêt public ? »
Alors quel rapport existe-t-il entre ces questions d’ordre politique et la confrontation danse/musique ? Un rapport direct pour la chorégraphe qui déclare : « C’est très fort, la musique, plus que les corps. Elle fait autorité, elle incarne le pouvoir, elle donne la loi. Comment réagir ? L’énergie est-elle synonyme de liberté ? » Sur le plateau, 5 danseurs pour 4 percussionnistes avec cette question : qui mène la danse ?