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Deborah Hay, Solo
Solo de Deborah Hay, représentée les 13 et 23 octobre 1966, n’est pas à proprement parler un solo mais une pièce chorégraphique pour 16 danseurs, 8 plates-formes téléguidées et leurs opérateurs.
Solo de Deborah Hay, représentée les 13 et 23 octobre 1966, n’est pas à proprement parler un solo mais une pièce chorégraphique pour 16 danseurs, 8 plates-formes téléguidées et leurs opérateurs. Chaque danseur semble toutefois suivre une déambulation solitaire qui ne rencontre qu’épisodiquement celle des autres, quand il n’est pas isolé sur une plate-forme.
C’est un voyage au Japon, effectué lors d’une tournée avec la compagnie de Merce Cunningham, qui est à l’origine de cette performance. Impressionnée par le théâtre nô, Deborah Hay voulut intégrer à son travail la lenteur, la simplicité, la suspension propres à la tradition japonaise. La danseuse, qui a régulièrement collaboré avec Steve Paxton, Robert Rauschenberg et son époux Alex Hay, offre ici une des pièces les plus dépouillées des 9 Evenings. Mais son minimalisme n’est pas dénué d’humour. En bordure de piste, un chef d’orchestre dirige les opérateurs chargés de piloter les plates-formes sur lesquelles les danseurs se dressent ou s’affalent. Assis sous des antennes géantes, ces opérateurs ont l’air de dactylos impassibles. Les danseurs, eux, semblent former une nébuleuse d’atomes à la trajectoire hésitante. Leur économie de mouvement atteint son paroxysme lorsque ce sont les plates-formes qui les baladent à travers la scène, dignes comme des Apollon ou raides comme des planches.
Source : Sylvain Maestraggi