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Daddy, I've seen this piece six times before and I still don't know why they're hurting each other [Cygne]

Chorégraphie
Réalisation
Réalisation Centre national de la danse
Année de réalisation
2006
Année de création
1998

Enregistré au CND le 5 octobre 2006

[Papa, j’ai déjà vu cette pièce six fois, et je ne comprends toujours pas pourquoi ils se font du mal] / création 1998

Chorégraphie Robyn Orlin

« Daddy… », pièce pour six danseurs créée à Johannesburg en 1998, est l’oeuvre qui a propulsé Robyn Orlin sur le devant de la scène en Europe. Depuis son premier passage à La Filature de Mulhouse en avril 2000 et au Théâtre de la Ville en avril 2001, cette pièce a tourné continuellement dans le monde. Commandée par le FNB Vita Dance Umbrella, »Daddy… »  a remporté le troisième prix des Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien en 1999, le prix Jan Fabre de l’oeuvre la plus subversive aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis en 2000 et, à Londres, le Laurence Oliver Award de la réalisation la plus marquante de l’année en 2003.

La pièce se déroule sur un plateau surélevé favorisant la déambulation et la multiplication des points de vue. Certaines séquences de la pièce nécessitant une vue de haut sont retransmises sur des écrans placés aux quatre angles de la scène. Construit dans un enchaînement de saynètes s’interrompant les unes les autres, la pièce est marquée par une perturbation continuelle à l’image des difficultés matérielles mais aussi relationnelles qui ont accompagné le processus de création.

Dans ce climat burlesque de sape continue, Robyn Orlin aborde le sujet du racisme et passe au crible les stéréotypes sud-africains sur la danse d’origine occidentale et inversement. Le solo de Nelisiwe Xaba interprétant la mort du cygne , extrait du « Lac des cygnes » en est le moment le plus emblématique.

Dans un objectif de démystification du spectacle, R. Orlin interroge également le rapport du spectateur à la scène ainsi que la place du chorégraphe, faisant de son absence le problème central de la pièce.

Presse

«Un ring est dressé sur la scène du théâtre où sont rassemblés spectateurs et danseurs […] La scène, pour cette fois, n’est pas sacrée : le public partage l’espace de la performance et y vaque aussi librement qu’il peut se l’autoriser […] Daddy… met en scène cinq performers (danseurs – acteurs) dans l’attente de leur chorégraphe qui n’arrivera pas. Le spectacle lie une gerbe de saynètes qui, sous la houlette du très drôle Gerard Bester, en manager paniqué à l’idée d’avoir à faire du remplissage, s’enchaînent comme autant de délicieux fiascos. «Sorry, we’re a very young democracy» («Désolé, nous sommes une toute jeune démocratie»), s’excuse-t-il. Chaque raté est en fait l’occasion d’une nouvelle donne, le redéploiement d’un jeu de possibilités.»

Annie Suquet, La Croix, 17 avril 2001

« Avec beaucoup d’intelligence, Robyn Orlin choisit le symbole du ballet, fer de lance de la culture blanche face aux danses de “ sauvages ” (l’artiste a été nourrie aux arabesques, avant de partir à Londres, puis à Chicago étudier la danse contemporaine), pour dénoncer tout ce qui lui donne de l’urticaire. Citons la scène, déjà anthologique, au cours de laquelle la superbe Nelisiwe Xaba, en tutu banc, saupoudre le sol de farine à l’aide d’une large passoire, dessinant des espèces de fleurs de givre, puis recouvre intégralement chaque centimètre de sa peau noire. C’est Le Lac des cygnes version Orlin, le cygne blanc et le cygne noir réunis en une même femme. Dispositif scénique, lumières, tout concourt à cette magie symboliquement “ cannibale ”. Outrance, audace à jouer sur les clichés de l’inconscient, Robyn Orlin prend tous les chemins pour éviter les bons sentiments de ce que l’on appelle un peu trop facilement le post-Apartheid […] Tout est mouvement, affolement. Tout est visuel aussi. Couleur rouge de piles d’assiettes, alignées patiemment au sol avant d’être envoyées au diable d’un coup de pied indifférent. Blanc de la farine passée au tamis, comme au village. Jaune des canards électriques qui singent les cygnes du ballet classique.Tissus tachetés de léopard avec figures de lions. Combinettes à motifs coquelicots. Bon goût, mauvais goût ? Là n’est pas la question.Tout participe à la vie, qui fait et défait. Aux histoires toujours bonnes à rappeler : le Sénégal, l’esclavage. Et aussi au petit rajout, bien envoyé, adapté à la situation française, sur le sort ironique de nos sans-papiers. Mais, attention, pas de morale, pas de leçon […] On rit toujours autant, mais on comprend mieux où Robyn Orlin veut nous emmener : dans un monde d’authentique fraternité. Please my Darling, tell me you like me too, comme le dit, si bien, la dernière chanson ».

Dominique Frétard, Le Monde, 14 avril 2001

Dernière mise à jour : décembre 2010

Chorégraphie
Réalisation
Réalisation Centre national de la danse
Année de réalisation
2006
Année de création
1998
Interprétation
Gerard BESTER, Nico MOREMI, Toni MORKEL, Pule MOLEBATSI, Nelisiwe XABA, Lindiwe NDLOVU Groupe Ramses (direction : Zaza HASSAN) : Nouria HASSAN, Laetitia GUESSAS, Soraya MEBARKI, Zora GUIMONE, Isabelle KHAÏAT, Linda ZEITOUN
Scénographie
Robyn Orlin
Direction technique
Direction plateau : Michael Maxwell – Régisseur général Thabo PULE
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