Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Cuando las piedras vuelen
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« Sept heure trente du matin. Le soleil commence à glisser sur la Méditerranée à travers le brouillard, rendant difficile la perception de l’origine de son rayonnement. Il semble s’étendre sur la surface de l’eau. La mer nous apparaît calme, immobile et étrange. Dans sa tranquillité, elle nous fait prendre conscience de sa force, du mouvement latent qui, en définitive, n’est rien d’autre que la vie.
L’homme pressent quelque chose dans la nature que l’on ne peut pas comprendre, ni même posséder. Quelque chose qui, sans être en-dehors des paramètres, régit notre quotidien. Ce quelque chose qui devient intensément important, nécessaire. Ce dont je parle, est difficile à verbaliser et son expression n’est autre qu’un privilège de l’art. J’entends par-là, le côté immatériel de l’art et non sa forme ou son apparence.
Quand on découvre Rocío Molina sur scène, on est envahi d’une sensation similaire. Son corps qui émerge, puissant et fragile à la fois, si fort et délicat, nous renvoie à nos rêves ou ce que nous imageons être la plénitude de la vie. Lorsqu’on la voit danser, il y a un instant où on croit ne pas comprendre ce qui se passe. Mais en réalité, on comprend. Les mots n’existent pas pour exprimer nos sensations : peut-être un soupir qui nous connecte à la nature des choses.
Minuit passé… le jour s’en est allé entre les souvenirs de la mer et la danse de Rocío, étrangement unis. Je me couche avec des images de pierres et de rochers qui semblent palpiter. Et entre elles naît l’essence du mouvement, comme si elles étaient sur le point de se rompre pour enfanter une danse, une magnifique danse. »
Source : Carlos Marquerie, metteur en scène, scénographe et créateur lumière