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Coup Fatal
Coup Fatal est une véritable invitation à la fête entre musique baroque européenne et musique traditionnelle congolaise, avec le jeune contre-ténor Serge Kakudji et un orchestre de 12 musiciens de Kinshasa.
Donner à interpréter le répertoire baroque à des musiciens de Kinshasa (musiciens traditionnels, de danse populaire, jazzmen), voilà une idée singulière qui n’étonnera pourtant pas les spectateurs habitués des spectacles d’Alain Platel. Dans vsprs et dans pitié !, il dénuait déjà des airs de Monteverdi et de Bach de leurs oripeaux sacrés, pour en extraire une énergie plus directe, familière, propice à l’expérimentation d’une danse métissée. C’est précisément à l’issue de la tournée de pitié ! que le contre-ténor Serge Kakudji, soutenu par le Théâtre royal flamand de Bruxelles, a l’idée de partager des arias d’opéra avec des musiciens. Un atelier se met en place dans la capitale de la République Démocratique du Congo, où l’on passe le répertoire baroque européen au tamis de la culture musicale du pays. Fabrizio Cassol rejoint rapidement le projet, suivi par Alain Platel. Coup fatal est avant tout un concert, conçu au fil d’allers-retours, de rencontres et de croisements. C’est aussi l’expression d’une joie qui nargue la mort et la violence, figurées sur le plateau par un rideau de douilles en arrière-plan. Une joie, surgissant à l’intersection de la révélation – le coup de foudre – et de la fatalité, qu’Alain Platel avait à cœur de partager, comme un message plus puissant que les régulières manifestations de peine et de compassion.