Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Concrete
Avec l'Ictus ensemble, basé sur l'oeuvre musicale de Michael Gordon
« Depuis Professor, Maud Le Pladec mène une recherche autour des branchements de la danse sur le potentiel expressif de la musique contemporaine. Des distorsions rugueuses de Fausto Romitelli à l’épure des constructions rythmiques de Julia Wolfe, elle défriche des territoires sonores qui la poussent à remettre en jeu son vocabulaire chorégraphique – inventant des formes qui dialoguent, échangent, résonnent, ou entrent en friction avec la singularité de ces écritures de riffs, de fréquences et de boucles. Poursuivant l’exploration de la musique post-minimaliste américaine amorcée avec Democracy, Concrete nous fait plonger dans une matière dense et bigarrée. Écrite au cœur des années 90, Trance de Michael Gordon laisse entendre l’influence minimaliste passée au filtre du brouhaha des années 80-90 : cette partition à la fois répétitive dans sa structure et baroque dans ses textures, lui permet d’expérimenter des hybridations esthétiques, où l’orchestre rentre en collision avec la pop, le glam-rock avec la méditation.
Pour chorégraphier ces transes et plonger le public dans une dérive hypnotique, elle s’est placée à la lisière des genres et des registres – faisant sourdre de la matière sonore un groupe de créatures spectrales sorties tout droit du cerveau de Ziggy Stardust. Oscillant entre plusieurs états, les danseurs se font tour à tour éléments de l’orchestre, voix qui s’ajustent à la composition, figures 3 subliminales ou éléments mobiles – déplaçant l’attention, balisant des zones de méditation, de vertige, passant du dance floor frénétique à l’immobilité des statues. A la manière d’intercesseurs faisant circuler l’intensité des instruments aux corps et des corps à l’espace, ils ne cessent d’interagir ou de perturber le flux musical, de s’y fondre ou d’élargir son périmètre. Branchés sur courant alternatif, leurs silhouettes surlignées par la lumière dérivent le long de ces transes comme autant de signes portant des couches référentielles entrelacées. Entre voyage intérieur et transformation de l’espace, Concrete déploie différents niveaux d’écoute et de porosité à la musique. Invisible ou surexposée, la danse creuse des vacances, découpe la scène, efface, réécrit, surligne, amplifie – activant une perception fantôme, subliminale, où tout semble flotter entre vitesse infinie et immobilité vibratoire. »
Gilles Amalvi
« Depuis Professor, Maud Le Pladec mène une recherche autour des branchements de la danse sur le potentiel expressif de la musique contemporaine. Des distorsions rugueuses de Fausto Romitelli à l’épure des constructions rythmiques de Julia Wolfe, elle défriche des territoires sonores qui la poussent à remettre en jeu son vocabulaire chorégraphique – inventant des formes qui dialoguent, échangent, résonnent, ou entrent en friction avec la singularité de ces écritures de riffs, de fréquences et de boucles. Poursuivant l’exploration de la musique post-minimaliste américaine amorcée avec Democracy, Concrete nous fait plonger dans une matière dense et bigarrée. Écrite au cœur des années 90, Trance de Michael Gordon laisse entendre l’influence minimaliste passée au filtre du brouhaha des années 80-90 : cette partition à la fois répétitive dans sa structure et baroque dans ses textures, lui permet d’expérimenter des hybridations esthétiques, où l’orchestre rentre en collision avec la pop, le glam-rock avec la méditation.
Pour chorégraphier ces transes et plonger le public dans une dérive hypnotique, elle s’est placée à la lisière des genres et des registres – faisant sourdre de la matière sonore un groupe de créatures spectrales sorties tout droit du cerveau de Ziggy Stardust. Oscillant entre plusieurs états, les danseurs se font tour à tour éléments de l’orchestre, voix qui s’ajustent à la composition, figures 3 subliminales ou éléments mobiles – déplaçant l’attention, balisant des zones de méditation, de vertige, passant du dance floor frénétique à l’immobilité des statues. A la manière d’intercesseurs faisant circuler l’intensité des instruments aux corps et des corps à l’espace, ils ne cessent d’interagir ou de perturber le flux musical, de s’y fondre ou d’élargir son périmètre. Branchés sur courant alternatif, leurs silhouettes surlignées par la lumière dérivent le long de ces transes comme autant de signes portant des couches référentielles entrelacées. Entre voyage intérieur et transformation de l’espace, Concrete déploie différents niveaux d’écoute et de porosité à la musique. Invisible ou surexposée, la danse creuse des vacances, découpe la scène, efface, réécrit, surligne, amplifie – activant une perception fantôme, subliminale, où tout semble flotter entre vitesse infinie et immobilité vibratoire. »
Gilles Amalvi