CLASSIQUE - Variation n°6 - Épreuves de danse 2025

Variation n° 6

(commande 2025)

Variation homme « Pas de deux des paysans »

extraite du ballet Giselle Acte 1

Fin du cycle diplômant (DEC) 

Support de l’épreuve d’admission de l’EAT

1ère option

garçon

Contexte historique 

Créé le 28 juin 1841 à l’Opéra de Paris, alors Académie Royale de Musique située rue Le Peletier, le ballet Giselle marque l’apogée de la danse « romantique », dont on attribue la « naissance » en 1832 avec La Sylphide de Philippe Taglioni.

Théophile Gautier en écrivit le livret avec le concours du dramaturge Jules-Henri Vernoy de Saint Georges et de Jean Coralli ; la musique fut commandée à Adolphe Adam, les décors à Pierre Cicéri et les costumes à Paul Lormier. La chorégraphie fut confiée à Jean Coralli – maître de ballet en titre à l’Opéra de Paris – et à Jules Perrot. Les interprètes principaux furent Carlotta Grisi (Giselle), Lucien Petipa (Albrecht) et Adèle Dumilâtre (la Reine des Wilis). Le ballet Giselle a été salué avec enthousiasme lors de sa création et a été dansé dans toutes les grandes capitales européennes par les meilleures ballerines de l’époque (Elena Andreyanova, Lucille Grahn, Fanny Elssler…).

Reconstitution de Pierre Lacotte

Pierre Lacotte s’attacha à fidèlement reconstruire cette pièce majeure du répertoire romantique, qui avait disparu de l’affiche en France pendant près de 60 ans (1868-1924). Giselle fut tout de même préservée en Russie et remaniée par Marius Petipa (frère de Lucien) présent lors de sa première représentation à Paris.

Par le recours à des documents d’époque — notamment la partition annotée par Marius Petipa reprenant les consignes de Perrot — et à la tradition orale (souvenirs d’Egorova et de Zambelli), Pierre Lacotte put restituer une version particulièrement fidèle à celle créée en 1841.

Il conserva le pas de deux des paysans (devenu « pas de deux des vendangeurs » dans la plupart des reprises actuelles), que dansaient, à la création, Nathalie Fitzjames et Mabille sur une musique de Burgmüller et il réintroduisit le pas de deux des vendanges, interprété à l’origine par Carlotta Grisi et Lucien Petipa. Concernant les décors, Pierre Lacotte vouait une grande admiration à Cicéri et les fit reconstituer avec exactitude. La confection des costumes suivit la même démarche grâce aux maquettes dont disposait l’Opéra de Paris.

Pierre Lacotte a créé Giselle en 1978 pour le Ballet de l’Opéra national du Rhin, l’a remonté en 1985 à Monaco lorsqu’il dirigeait les Ballets de Monte-Carlo et en 1991 au Ballet national de Nancy et de Lorraine dont il assurait la direction. 

Recommandations

La variation du  » pas de deux des paysans » s’inscrit dans le pur style de l’école française.

Elle nécessite un travail de petites et de grandes batteries. 

Le travail de petite batterie doit commencer dès le deuxième cycle face à la barre sur 2 pieds (entrechats 3, 4 …), d’1 pied sur 2 pieds (brisés, assemblés battus…) ou sur un pied (brisés volés, jetés battus…). On poursuit ce travail en série au centre avec régularité (travail quotidien si possible). Pour la grande batterie, le processus est le même pour le travail de l’entrechat 6. Un exercice face à la barre en démarrant en seconde position pour battre l’entrechat 5 permet de travailler les muscles intérieurs des cuisses et de trouver une batterie par le côté sans trop ouvrir les jambes en passant de la première position à la cinquième position.

Cette grande batterie nécessite de la puissance dans les jambes et donc un travail de grands sauts sur 2 pieds est nécessaire (type : changement de pied, soubresaut, échappés…).

Le travail de batterie au sol peut être un complément (sur les fessiers avec le buste et les jambes levés à 45 degrés). 

Pour la variation, si la sissonne entrechat 7 finie attitude est trop difficile, l’élève est autorisé à faire une sissonne entrechat 3 finie attitude.

Concernant l’interprétation, la variation apparaissant dans le premier acte pendant la fête des vendanges, elle doit être vive, joyeuse et démonstrative. 

Christophe DUQUENNE