Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
Bosque Ardora
Rocìo Molina s’abandonne dans une partition chorégraphique quasi barbare presque païenne pour les aficionados de Flamenco. Pourtant les codes du Flamenco sont là.
Direction artistique et dramaturgie : Rocío Molina avec Mateo Feijoo
Rocío Molina a depuis longtemps dépassé les codes du flamenco pour en faire un art dans lequel elle excelle, loin de la tradition, mais on ne peut plus proche du duende, ce génie du flamenco qui ne se domestique pas. Ses pieds et son corps n’ont peur de rien, portés par le besoin d’en explorer les multiples résonances et leurs plages secrètes.
Sa nouvelle création, Bosque Ardora, nous invite au coeur d’une forêt chimérique, théâtre d’un jeu ambigu et dangereux. Elle est la Femme, à la fois Artémis, déesse chasseresse, et renard de Teumesse, créature mythologique insaisissable, séductrice et dominatrice, femme et animal.
« Bosque adora » débute par un film de 4 minutes, projeté sur un tulle tendu en avant-scène. C’est l’aube d’une belle journée. Rocìo est à cheval dans un bois imaginaire. Et puis le rideau tombe et Rocìo apparaît divine dans une robe de velours, de cuir et de fourrure, comme une fée, une amazone, une déesse…
Les hommes la regardent, la scrutent mais elle les affronte et les jauge. Quelques pas, quelques jeux d’épaules, quelques regards. Mais qui seront les proies, qui seront les chasseurs ? Un jeu s’installe entre Rocìo et ses 8 hommes (2 danseurs et 6 musiciens), tombés sous le charme de cette femme dominatrice et délicieusement soumise à celui qui voudra jouer avec elle.
Et les émotions cheminent tout au long de la pièce, et sont le fil rouge qui guidera le spectateur jusqu’au bout du chemin de conte pas toujours féérique.
Les scène est nue. Des pendrillons de velours noir tapissent les murs à l’allemande et procurent une sensation d’enfermement. Décor unique, quelques arbres, racines au ciel sont les seuls paravents pour les cacher du regard des spectateurs. Ils pourront se dissimuler derrière les feuillages pour mieux épier, pour mieux viser leur proie. Personne ne pourra quitter la scène pendant toute la durée du spectacle.
Rocìo Molina s’abandonne dans une partition chorégraphique quasi barbare presque païenne pour les aficionados de Flamenco. Pourtant les codes du Flamenco sont là. La pureté du geste, la virtuosité de ses « punteado » et de « redouble ».
Source : Mister Dante