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Boomerang - Résidence au Musée des Confluences
Dans le cadre de l’exposition Corps rebelles, le musée des Confluences ouvre au public les portes d’un studio de danse dédié à la création chorégraphique.
Instrument de chasse, de jeu ou de musique, le boomerang traverse les espaces et nos imaginaires depuis la nuit des temps. Tout comme la violence, immémoriale, est inscrite dans notre humanité et habite le présent de nos vies. Cette violence tangible qui grandit un peu plus tous les jours, s’invite à nos côtés, s’immisce entre nous. Une violence qui s’exprime en actes ou en paroles, mais aussi dans les arcanes même de notre système où des mots comme croissance, flexibilité et productivité amènent à des logiques d’une agressivité saccageuse. Pour autant, comme le rouge peut figurer à la fois le sang qui coule et un cœur qui bat, la violence n’est pas uniquement destructrice : elle peut aussi être une force. Celle de la colère et de la rage, celle qui permet le dépassement de soi, l’audace du contre-courant, l’élan du rassemblement, l’affirmation d’un « non », encore et encore, face à la frénésie des temps qui courent.
Variation sur un même thème mais à partir de points de vue différents, boomerang décline cette énergie qui nous habite, qu’on le veuille ou non. Alimenté par le goût du défi et du jeu, Bouba Landrille Tchouda lance huit danseurs sur scène et mobilise l’énergie et la sensualité des corps, de façon tantôt acérée, poétique ou ludique.
Il cherche à faire dialoguer ces forces en mouvement, tout en éclairant certaines de nos fragilités et contradictions, ce que l’humain peut avoir de monstrueux mais aussi de grand : mettre en danse des situations de pouvoir et de soumission, réinventer des jeux guerriers, composer des illusions salvatrices.
Vies. Violences. Ces deux mots sonnent d’un même point de départ. Ces deux mots résonnent : ils dépendent de ce que l’on en fait.