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Bal des génies
1999 , 50′ , couleur , documentaire
Réalisation : Pierre Guicheney. Production : les films du Village, TLT. Participation : CNC, ministère de la culture et de la communication (DMDTS).
L’islam a su intégrer d’antiques cosmogonies africaines. Dans les confréries gnaouas du Maroc, le mariage du visible et de l’invisible, la communication entre le monde des génies et celui des humains, est célébré au cours de la « lila », à la fois rite de fécondité et transe thérapeutique. Pierre Guicheney réussit une belle et patiente approche de l’univers spirituel gnaoua.
A Marrakech, la musique et les chants gnaouas qui animent la place Djema El Fnaa ont aussi une fonction sacrée. Descendants d’esclaves, les Gnaouas ont mémorisé au cours d’une longue initiation le rituel chanté et dansé qui accompagne la « lila ». Crotales, tambours et « guembri », une guitare-tambour à trois cordes, sont au centre de la cérémonie. Ahmed, maître de confrérie, prépare une « lila » commandée par un village voisin. L’encens acheté au souk est la nourriture des génies. Le sang d’un bélier met en communion les vivants et les morts. La première étape de la « lila » est un repas accompagné de chants et de danses de purification. L’entrée d’une procession de jeunes vierges et des tambours annonce le monde de l’invisible. Les génies répondent à l’appel des gnaouas, couleur par couleur, blanc, noir, bleu, rouge, vert et jaune, tandis que les initiées s’abandonnent aux mouvements hypnotiques de la transe. La « lila » s’achève à l’aube par une danse de tous les participants.
Source : Anaïs Prosaïc