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Babilée 91
Ecouter son corps, c’est, pour Babilée, le contraire du narcissisme, c’est écouter le monde et ne jamais se refuser à lui.
Ce document sur la vie quotidienne du célèbre danseur est le plus bel hommage que l’on pouvait lui rendre. Babilée a basé toute sa carrière sur l’intelligence du présent. On le suit chez lui et dans les répétitions de « Life », écrit pour lui par Béjart (1979), qu’il reprend ici en 1991 avec Marie-Claude Pietragalla. Un plan final le montre sur sa moto, fonçant dans les rues de Paris.
Le film débute sur les propos de Mikhail Baryshnikov. Peu d’images d’archives : un film amateur de son enfance, un extrait du « Jeune homme et la mort » (1946) et quelques plans de « Life » en 1979, aperçus à la télévision dans son petit appartement parisien. Devant les caméras de William Klein, Babilée remonte ce ballet pour un gala au théâtre des Champs-Elysées. Beaucoup de moments silencieux, de mouvements discrets du cadre, de respirations entre les séquences, dans cette réalisation qui a su capter le calme intérieur de cet homme d’apparence bouillonnante. Ecouter son corps, c’est, pour Babilée, le contraire du narcissisme, c’est écouter le monde et ne jamais se refuser à lui. Un film noir et blanc qui évite les pièges de l’hagiographie en une suite de séquences fluides et intimistes.
Source : Patrick Bossatti