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Au-delà

Chorégraphie
Collection
Année de réalisation
2014
Année de création
2013

La recherche chorégraphique de DeLaVallet Bidiefono se nourrit de la vie congolaise. Dans « Au-delà », il raconte comment la population congolaise doit quotidiennement faire face à la mort.

Chorégraphie : DeLaVallet Bidiefono

Pour toutes les créations de la Compagnie Baninga, la recherche chorégraphique que je mène se nourrit de la vie au Congo.
A Brazzaville, la mort est au cœur du quotidien. « Brazza la verte » est une petite capitale qui peut sembler paisible, mais on y a parfois la sensation que la vie ne tient qu’à un fil. D’abord, il y a la guerre civile. Un souvenir encore brûlant dont on n’aime pas parler, mais qui fait encore sursauter au moindre bruit ou mouvement inhabituel. Et puis il y a l’aujourd’hui. Le moindre accident ou la moindre petite fièvre peut être fatal au plus costaud. L’explosion de tout un quartier de la ville début 2012 a rappelé à chaque habitant l’insécurité et la désinformation dans laquelle il vit.
Et la mort ne passe pas inaperçue. Les morts sont veillés six jours, durant lesquels l’entourage proche ou lointain du défunt s’installe autour de son domicile. Les veillées rythment la vie des quartiers et c’est presque impoli de chercher à connaître la cause du décès. Un parent, un voisin est mort, jeune ou vieux, c’est arrivé hier, ça arrivera demain, on va le célébrer, mais cette mort ne s’expliquera pas. A Brazzaville la mort est là et c’est ainsi, elle n’a pas à se justifier.
Les artistes de ce pays se présentent souvent comme des guerriers. Guerriers d’un combat pour la survie il y a moins de dix ans, « guerriers » d’un combat pour une vie meilleure aujourd’hui. A travers la danse contemporaine, je me bats pour une liberté d’expression, pour promouvoir l’action plutôt que les mots, pour faire avancer la société congolaise. Quelles sont les « armes » d’un artiste qui évolue dans un univers où des armes d’acier ont tout effacé ? Où trouver la beauté ? Au-delà de la lamentation, où trouver un élan pour l’avenir ?
En 2001 lors de mon arrivée à Brazzaville, au sortir de la guerre, la danse s’est imposée à moi comme une réponse. Mais se lancer dans la danse à cette époque, à cet endroit, c’est là encore « trafiquer » avec la mort. Travailler des jours durant sans pouvoir se nourrir, c’est un peu comme se projeter hors de son corps pour trouver la force de danser. C’est une certaine spiritualité et ma relation avec « l’autre monde » qui m’a permis de tenir et même d’avancer. Comme si sur cette terre meurtrie, les morts en savaient plus que les vivants. Avec Au-delà, je souhaite raconter comment je me suis frotté à la mort et comment les gens de mon pays s’en arrangent aujourd’hui. Je souhaite raconter comment un rapport particulier avec l’ »Au-delà » nourrit mon engagement artistique et donc politique.

Crédits

Chorégraphie : DeLaVallet Bidiefono
Musique : Morgan Banguissa, DeLaVallet Bidiefono, Armel Malonga
Texte : Dieudonné Niangouna
Création lumières : Stéphane ‘Babi’ Aubert
Création sonore : Jean-Noël Françoise
Danseurs : Jude Malone Bayimissa, DeLaVallet Bidiefono, Destin Bidiefono, Ingrid Estarque, Ella Ganga, Nicolas Moumbounou
Chanteur : Athaya Mokonzi
Musiciens : Morgan Banguissa, Armel Malonga
Constructeurs : Laurent Mandonnet, Salem Ben Belkacem
Administrateurs de production : Antoine Blesson et Émilie Leloup, assistés de Léa Couqueberg
Production déléguée Compagnie Baninga / Le grand gardon blanc

Chorégraphie
Collection
Année de réalisation
2014
Année de création
2013
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