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3 Works for 12
Hoketus (1976) – Louis Andriessen
« J’ai souhaité faire une soirée à programme composée de trois œuvres musicales et chorégraphiée pour un large groupe de danseurs. Les choix musicaux se sont posés sur les années 1975-1976. La vague minimaliste américaine était déjà questionnée par de jeunes compositeurs qui choisissaient d’en prendre les architectures mais de les confronter à d’autres modes de pensée et d’énergies. L’ensemble des trois pièces musicales s’obstine à questionner la relation au rythme via la pulsation : martelée chez Andriessen, constamment instable chez Tudor, délicatement obsessionnelle chez Brian Eno.
Regroupant des enjeux de compositions chorégraphiques que je manie depuis 20 ans, 3 Works for 12 est une pièce somme, un précis d’écriture, un traité d’effets compositionnels, spatiaux et dynamiques.
Le groupe des douze interprètes est considéré comme une masse d’individus solistes, chacun portant une partition qui donne une interprétation visible de la musique.
Rythmes, textures, qualités, flux : les interprètes sont les vecteurs de paramètres musicaux. Puissance élémentaire, simplicité des moyens, énergie à haut-voltage, rapport obsessionnel à la pulsation, 3 Works for 12 développe un éventail des rapports entre danse et musique sous une multiplicité de possibles : association, partenariat, colonisation, autorité…
Les mots de Louis Andriessen à propos de sa pièce Hoketus m’ont servi de mantra pour ces trois propositions chorégraphiques : créer de « gigantesques et dansantes machines humaines ».
Alban Richard, juillet 2019