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Né  le 24 juillet 1952, à Bâle, Alain Rigout a d’abord choisi la médecine, puis bifurqué pour suivre les cours de théâtre à l’université de  Censier, à Paris. Dès le début des années 1980, il trace un axe fort de  création, se jetant à l’assaut d’une écriture hybride pour transcrire un  monde escarpé au diapason de ses obsessions intimes. Il collabore avec  les chorégraphes Mathilde Monnier et François Verret, figures de la  nouvelle danse française.

Avec la première, il gagne le prix du ministère de la culture au concours de Bagnolet pour Cru, en 1985. Avec Verret, il fait équipe pour une dizaine de pièces dont La Latérale de Charlie, L. et eux la nuit, avec Rosella Hightower et Jean Babilée, ou encore Faustus. « Alain avait un talent fou, a confié François Verret. C’était  un très grand artiste. Pendant plus de dix ans, il m’a appris beaucoup.  Nous avons écrit nos spectacles ensemble, en confiance. C’était un immense complice, très généreux, humble, grand rieur et toujours d’une folle humanité… »

Après avoir travaillé avec Catherine Diverrès, Richard Foreman, Germana Civera, Jean-Daniel Magnin avec lequel il cosigna L’homme qui était mort  (1993), d’après l’œuvre de D. H. Lawrence, Alain Rigout fonde sa  compagnie Le Grand Grigou en 1993. Trois ans plus tard, lors de la  création d’une pièce d’Andy Degroat, il croise la route de la danseuse  et circassienne japonaise Satchie Noro. Ils ont une fille Yumi, 15 ans.

Sur  scène, ils s’arriment à des projets qui leur ressemblent, hautement  singuliers, croisant techniques et références avec la simplicité de ceux  qui combinent en toute intelligence culture savante et populaire. En  1999, ils créent Et maintenant voici que c’est la nuit qui monte, duo rock sur des textes d’Apollinaire, puis Vercors. Sur le plateau, entre Claude François et Baudelaire, paroles d’enfants  et d’adultes, trois danseuses sur pointes et trois adolescentes  dialoguaient avec le joueur d’accordéon Rigout.

Source : Extrait de « Alain Rigout, chorégraphe singulier, est mort », dans Le Monde, écrit par Rosita Boisseau en janvier 2016

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