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En 1954, il débarque, garçon roi, cadet de cinq filles, chez Jos Le  Doaré, figure finistérienne de la photo d’art, empereur de la carte  postale. Bien entendu, Patrick s’initie à la photographie, adopte les  préceptes de Jos : « Ce n’est pas l’appareil qui fait la photo : c’est l’œil ! »  Le jeune homme, à défaut d’en faire son métier, apprend le langage du  mouvement. Côté pratique personnelle, il se jette dans la lutte  bretonne, s’épuise dans les festou-noz (le pluriel de fest-noz). « Jusqu’à  une conversation, un soir au restaurant avec la grande chorégraphe américaine Susan Buirge, à Nantes. Elle a simplement changé ma vie ! »  Patrick et Maribé vont à Paris, dansent six heures par jour, reviennent  en Bretagne, multipliant les « performances », du hall d’un grand hôtel  sur la côte à celui de la gare de Brest. Et font des adeptes.

On est en 1987, la seule compagnie de danse contemporaine bretonne jamais subventionnée vient de naître.

Deuxième naissance deux ans plus tard. À l’occasion du bicentenaire de la Révolution, on lui propose de faire danser 450 élèves venus de vingt-cinq écoles de Quimper : une révélation ! Depuis, parallèlement à  son travail avec des interprètes professionnels, il monte projet sur  projet avec des centaines d’adultes amateurs et d’enfants qu’il mène « sur leur chemin dansé ». 

Avec quelques grands principes : Le Doaré ne danse jamais pour ne rien dire et parle bien de la danse : « À quel moment commence-t-elle · Quand quelqu’un habite sa marche, estime-t-il.  On est tous porteurs d’un geste caché. Il faut le découvrir. Il est le  pont-levis de notre château. Quand il est levé, nous sommes  imprenables. Baissé, nous communiquons. » 

Et comment y parvenir ? « En décalant un peu notre regard sur les choses, notre point de vue change… » Un vieux truc de photographe.

Source : Ronan GORGIARD, « maville » par Ouest France

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