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Sanae Ikeda est née à Fukui, un village en bordure de la mer du Japon : « je me promenais dans la campagne et je m’enivrais des odeurs d’herbes, des nuances de l’atmosphère tout en dansant » (…)

La danse qui s’apprend est venue bien plus tard, à Tokyo. « Pousse de riz » (Sanae) avait dix-neuf ans lorsqu’elle a franchi la première porte d’un « cours de danse ». Mais au Japon naissait alors le Butô, cette « danse des ténèbres » inventée par Tatsumi Hijikata, ange et démon qui allait proclamer, en 1968, la révolte de la chair. Comme d’autres jeunes gens de sa génération, Carlotta Ikeda y a jeté son corps dans la bataille. Cet engagement –qui aura été celui de toute une vie– ne saurait être qualifié de naïf ou d’innocent (…)

Qui a vu danser Carlotta Ikeda sait à quel point de raffinement elle maîtrise cet art de la métamorphose qu’elle rend à la fois visible et imperceptible, dilatant le temps de la vision dans une « lenteur du geste qui permet toutes les interprétations » (Paul Claudel). La métamorphose dont on parle ici n’est pas celle de l’histrion, apte à mimer en les caricaturant des caractères expressifs. Elle est, chez Carlotta Ikeda, fluctuation d’états intérieurs, qui engagent le corps tout entier. Tout l’art de Carlotta Ikeda, se dit-on alors, a toujours tenu dans cet intense recueillement où l’invisible du monde prend forme et éclot dans le mystère d’un corps (…)  

Ariadone, nom de la compagnie qu’a créée Carlotta Ikeda en 1974, désigne ce fil d’Ariane que suit Carlotta Ikeda d’un spectacle à l’autre (…) 

Source : Site de la Cie Ariadone (Jean-Marc Adolphe)

En savoir plus : ariadone.fr

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