Christiane De Rougemont
Danseuse et chorégraphe de formation moderne, Christiane de Rougement accomplit ses premières classes à Lyon à l’âge de cinq ans, dans l’école de Line Trillat (élève de Mary Wigman, Étienne Jaques Dalcroze et Janine Solane) puis auprès de Lilian Arlen et Karin Waehner à Paris.
En 1963, elle part poursuivre sa formation à l’école Martha Graham, lorsqu’elle obtient une bourse de l’école Katherine Dunham sur la 42e rue, à New York. Elle commence auprès de la grande chorégraphe américaine l’apprentissage d’une technique fondée sur les danses afro-américaines.
En 1964, elle accompagne Katherine Dunham comme assistante lors du tournage de La Bible de John Huston, et des réalisations chorégraphiques pour les opéras Aïda (Metropolitan Opera de New York), Faust (Southern Illinois University) aux USA, et la comédie Les Deux Anges au Théâtre de Paris en France. Elle participe également aux tournées pédagogiques que Katherine Dunham effectue en Europe et aux USA entre 1964 et 1966.
En 1965, elle commence l’enseignement de la « Technique Dunham » à l’Académie Internationale de Danse à Cologne, au Centre International de Danse (C.I.D), aux Rencontres Internationales de Danse Contemporaine (R.I.D.C) à Paris, et effectue de nombreux stages en province sous l’égide de la Fédération Française de Danse.
Elle collabore avec Francine Coursange et Clauddie Jacquelin à la création de la compagnie Choreïa Trois, et y présente deux chorégraphies inspirées par la Technique Dunham, sur des musiques de Kenny Clark et Lasry-Baschet au Théâtre Récamier à Paris, et au Théâtre Daniel-Sorano à Saint-Denis.
Elle tourne dans les compagnies, Les Ballets Modernes de Paris de Françoise et Dominique Dupuy, dans la compagnie de Karin Waehner Les Ballets Contemporains et dans la compagnie Milorad Miskovitch. Elle danse en soliste et chorégraphie pour l’ORTF, (émission d’Odette JOYEUX) dans plusieurs films et court-métrages (Roger Garaudy, Raoul Sangla), et dans la compagnie de Joseph Lazzini Le Théâtre Français de la Danse au Théâtre des Champs-Élysées.
En 1968, elle rejoint Katherine Dunham pendant deux années au cœur du ghetto de East St. Louis (USA) pour la création du Performing Arts Training Center and Dynamic Museum, où elle se voit confier la direction du département de la danse. De retour en France en 1971, elle improvise sur scène en concert avec des musiciens de free jazz. Elle fonde avec la chanteuse Annick Nozati, l’association Free Dance Song qui a pour objet la rencontre entre musiciens et danseurs sous forme de spectacles d’improvisation.
L’association tourne en France, en Europe et en Afrique, (ministère de la Coopération) avec la participation de danseurs, principalement Elsa Wolliaston, mais également Viviane Serry, Hideyuki Yano, Harry Sheppard, Erns Duplan, Alain de Raucourt et de nombreux musiciens dont Ambrose Jackson, Pierre Cheriza, François Nyombo, Evan Chandlee, Steve Pott, Pancho Blumenzweig, Merzak Mouthana, Marc Depont, Jeff Sicare…
En 1975, après avoir obtenu le C.A.P.A.S.E, certificat d’aptitude pour l’Animation Socio Educative (J&S) Christiane pose les bases du Centre de Création, Recherche et Animation Free Dance Song, à la Cité Universitaire de Paris sous l’égide des Activités Culturelles de la Maison Internationale (directeur Guy Caron de 1972 à 1990), et au conservatoire du 19ème de 1990 à 2015.
Au Centre Free Dance Song, Christiane de Rougemont enseigne la « Technique » de Katherine Dunham et développe une formation professionnelle en danse contemporaine et afro-américaine, pour laquelle elle obtient le soutien de la direction régionale Jeunesse et Sports, des ministères des Affaires Sociales et du Travail, de la Culture (aide à la création et habilitation à la formation du DE), de la ville de Paris, de la préfecture de région, du FAS (Fond d’Action Sociale), de la direction à la Politique de la ville, de la direction générale de l’Action Sociale, du FSE (Fond Social Européen), de la DGAS (Direction de l’Action Sociale), de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles).
De 1976 à 1983, elle se produit en ballet-concert à Paris au Théâtre du Marais, et dans plusieurs villes de province en duo avec le percussionniste Cheikh Tidiane Fall. Sur des compositions de cet artiste, elle présente un spectacle en solo Prière Sauvage au Mandapa, puis au Théâtre du Ranelagh, ainsi qu’une chorégraphie au Concours de danse de Bagnolet en 1983, Étude sur Percussions, musique de Cheikh Tidiane Fall.
Parallèlement de 1972 à 2004, elle anime des ateliers de danse à l’hôpital de jour l’Élan Retrouvé, et poursuit une recherche sur la danse thérapie. Secrétaire puis trésorière de la Société Française de danse thérapie, de 1993 à aujourd’hui, elle écrit plusieurs essais et articles sur la danse. Membre de nombreux jurys, elle participe avec la technique Katherine Dunham à diverses formations au CA et DE de danse en CEFEDEM, CCN, CRMD, et avec la danse thérapie à la Schola Cantorum, Irpecor, Université Descartes etc.
Directrice du Centre de formation Free Dance Song, elle met en place en 2000 une formation professionnelle diplômante en « Médiation Chorégraphique » à l’attention des danseurs et des professionnels de l’animation de l’éducation ou du soin, comprenant deux options :
1) L’insertion sociale par la connaissance et la pratique des danses de sources africaines : « Le Monitorat de Danse Afro-américaine ».
2) Le soutien de publics en difficulté et l’introduction à la danse thérapie
Le « Certificat de Psychopédagogie du Mouvement Dansé ».