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 L’HUMAIN TRAVERSE TOUTES MES PIÈCES. JE CHERCHE UNE DANSE QUI RENCONTRE LES GENS ET PROPOSE UNE RELATION HUMAINE, LAISSANT PLACE À LA FRAGILITÉ, AU DOUTE, AU SENS CRITIQUE, AU PARTAGE ET À L’HUMOUR.

Ambra Senatore Chorégraphe et performeuse italienne originaire de Turin, Ambra Senatore est depuis 2016, directrice du Centre Chorégraphique National de Nantes. Sa danse se trouve à cet endroit ténu entre la construction de l’action, la fiction dans la répétition et la vérité de la présence. Au fondement de toute sa gestuelle se trouve le quotidien « observé à la loupe » qu’elle décale, renverse, jusqu’à ce que le geste se fictionnalise, jusqu’à ce que la danse se théâtralise.

Adepte des surprises, des « cut» et des répétitions qui rappellent le cinéma, Ambra Senatore recompose le réel à la manière d’un réalisateur. Elle dirige le regard du spectateur : à lui de recomposer ensuite le puzzle à partir cette matière chorégraphique et des indices que sème la chorégraphe. Cette façon de jongler avec les situations jusqu’à l’absurde fait affleurer une douce ironie.

En Italie, elle se forme auprès d’artistes tels que Roberto Castello, Rafaella Giordano avec qui elle collabore rapidement. En tant qu’interprète on la verra aussi travailler avec Jean-Claude Gallotta, Giorgio Rossi, Georges Lavaudant, ou Antonio Tagliarini. A la fin des années 90, elle crée des pièces en collaboration avec d’autres auteurs puis termine un doctorat sur la danse contemporaine (2004) avant d’enseigner l’histoire de la danse à Milan.

De 2004 à 2009, elle axe ses recherches chorégraphiques sur des soli qu’elle interprète : EDA-solo, Merce, Informazioni Utili, Altro piccolo progetto domestico, Maglie, avant de passer à des pièces de groupe : Passo (2010) en version duo puis quintet, A Posto (2011), trio féminin et John (2012). Avec sa compagnie EDA, qu’elle créé en 2012 à Besançon, elle chorégraphie sa première pièce jeune public à partir du texte de Fabrice Melquiot, Nos amours bêtes (2013), qui sera suivie en 2016 de Quante Storie, projet du dispositif « Au pied de la lettre », qu’elle compose en miroir avec Loïc Touzé.

En 2014 elle présente à la Biennale de Lyon Aringa Rossa, pièce pour neuf danseurs faite de portés, de duos, de tableaux recomposés. Après Pièces (2016), elle crée au festival 2017 d’Avignon Scena madre*, spectacle pour sept danseurs où elle joue des codes cinématographiques.

Lorsqu’elle prend la direction du CCN de Nantes en janvier 2016, Ambra Senatore apporte dans ses bagages cette danse proche de l’humain, cette façon d’aller à la rencontre des personnes et des lieux. Sur le territoire nantais, elle propose des créations in situ dans les écoles (Petits pas et Pas au tableau) ou les musées, imagine des rendez-vous – Primavera, Festival Trajectoires -, chorégraphie les intermèdes dansés de l’opéra Cendrillon de Jules Massenet et se lance dans une Conversation (2019) avec des personnalités et des habitants, pour comprendre comment la danse peut se glisser dans les grands débats de société contemporains.

En 2018, elle co-écrit avec le danseur Marc Lacourt, Giro di pista, bal participatif pour les enfants et les familles puis le duo, Il nous faudrait un secrétaire, prévu à l’automne 2020. Ambra Senatore crée, également cette même année, Partita, série de duos pour un danseur et un musicien live et invite l’équipe originelle de sa pièce Passo (2010) à s’investir dans Col tempo, un quatuor où chaque individu, y compris le public, est amené à faire des choix. En 2022 elle poursuit son travail de réalisation du court-métrage La Lingua al Gatto avec le photographe, plasticien et vidéaste Bastien Capela et vient de créer au festival Trajectoires 2023, In Comune, pièce pour 12 interprètes, qui questionne le vivre ensemble.

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