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VERSUS
duo d'aimants à quatre corps
VERSUS de Michel Kelemenis se présente comme un duo pour quatre interprètes. Le protagoniste principal est le désir, son avènement, sa chute, alors que les couples renouvelés de danseurs et danseuses se succèdent pour en multiplier de possibles incarnations. L’exploration s’intéresse aux états de corps plutôt qu’à une narration. Que glisser d’approche, d’abandon, de fougue, de consumation, de langueur, d’ambiguïté ou d’évidence, mais aussi de refus, de rejet, de violence, d’emprise ou de jalousie, qui puisse nourrir de substance une composition de l’ébranlement amoureux ? De ravissement en rapt, la pièce s’écoule alors que changent les partenaires d’émoi, chacun·e figurant pour chaque autre un imaginaire plutôt qu’une réalité. Une dimension musicale unique, pop et sexy, artificiellement éternisée pour devenir un moment suspendu arraché à l’écoulement du temps, chauffe cet espace d’intimité partagée. Dans la langueur de la boucle sonore se glisse du hors champ. Dans le hors champ s’immisce le trouble…
Le duo dansé, vu par Michel Kelemenis, devient l’espace privilégié de la question artistique, éminemment chorégraphique, de la dualité entre deux pôles fondamentalement capables de s’opposer ou s’accorder : la représentation et l’incarnation. Il crée VERSUS : un duo d’aimants à quatre corps.
La notion simultanément magnétique et poétique de duo d’aimants permet d’aborder les rapprochements et les éloignements sans pathos, tout en ouvrant à l’hypothèse de relations intimes. La distance variable entre les corps devient la force à observer : elle est l’espace des suspensions, celui où l’imaginaire des spectateurs – vaste hors-champ incontrôlable – s’immisce. Approche, refus, désir, fusion…
Le duo à quatre corps repose sur des substitutions nombreuses d’interprètes au fil du déroulé, à deux, de l’écriture gestuelle. Les couples s’assemblent indifféremment, qu’ils soient de femmes, d’hommes, ou mixtes. À travers les échanges se joue l’universalité de la relation duelle.
La grande vivacité des situations dansées entre en friction avec la proximité inaccoutumée du public. Toutes et tous se trouvent réunis par l’épaisseur musicale d’Angelos Liaros‑Copola, qui cimente la rencontre d’une insondable densité.
distribution
Conception générale, chorégraphie et scénographie Michel Kelemenis
Danse avec la participation des interprètes
Max Gomard, Aurore Indaburu, Claire Indaburu, Anthony La Rosa
Musique Angelos Liaros-Copola
Lumière Alexandre Martre
Costumes Camille Penager
assistée de Sandrine Collomb
Production Kelemenis & Cie
Coproduction KLAP Maison pour la danse & CCN de Rillieux-la-Pape – résidence de finalisation ; Viadanse – CCN Belfort ; CCNN – Nantes, dans le cadre de l’accueil studio, dispositif soutenu par le ministère de la culture / DRAC Pays de la Loire ; Ballet du Nord – CCN & Vous – Roubaix