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VOYAGE EN EUROPE - 4/ L'Italie
Note d’intention
Au XVIIe siècle la danse est considérée comme un art noble pour lequel la France fait référence. Avec ses maîtres à danser, elle rayonne et devient le langage commun à toute l’Europe des Lumières.
Ainsi commençons nous ce voyage en France avec l’évocation d’un bal à la cour composé de reconstitutions de danses de bal françaises du tout début du XVIIIe siècle : c’est l’évocation de la Belle danse, à l’instar des Belles Lettres et des Beaux Arts.
Pour les autres pays, selon les cultures propres à chacun et sur les émouvantes et expressives musiques de Purcell, Rosenmüller, Vivaldi, j’ai décliné, revisité, métamorphosé cette matière chorégraphique qui, au-delà de sa forme, demeure un moyen d’expression universel.
Au fond du plateau se tient le cadre de scène d’un petit théâtre par lequel les personnages baroques apparaissent ; les musiciens, en costumes du XVIIIe siècle, jouent à jardin, installés autour du clavecin.
Le décor est constitué de toiles peintes et de rideaux pouvant être successivement décrochés, arrachés, suspendus ou maintenus « à l’italienne », « à l’allemande » ou « à la française ». Il accompagne le nouvel univers musical et chorégraphique de chacune des 4 escales de ce voyage.
Marie-Geneviève Massé
Spectacle en 4 tableaux :
1- La France, être et paraître
Extraits d’Opéras ballets de Campra, Destouches, Lully
Chorégraphies de Pécour et Feuillet, maîtres à danser du XVIIIe siècle
Le marquis et la marquise de Sablé ont obtenu le privilège d’organiser un bal de cour dans leur château devant le prince de Condé. Or le rituel du bal guide chaque mouvement, chaque attitude, chaque regard. L’étiquette faste et rigide reflète la hiérarchie de la cour, et comme l’écrit Francine Lancelot : « c’est dans l’art de la danse qu’elle impose son image la plus brillante ». Ainsi, depuis des semaines ils s’y sont préparés prenant quotidiennement un cours de danse avec leur maître à danser.
Les voici donc, à découvert, au milieu de courtisans, faisant attention au moindre faux pas que chacun épie et qui leur coûterait d’être … ridicules.
2- L’Angleterre ou le drame
Suite de Dioclesian de Henry Purcell (1659-1695)
Chorégraphies : Marie-Geneviève Massé
Hornpipe, paspe, chair dance, le moindre air de danse est mené par cette incomparable capacité qu’a Purcell de théâtraliser chacune de ses compositions. Nous voici loin de la rigueur de la cour de France. Pourtant dès leur arrivée, le marquis et la marquise de Sablé ressentent une ambiance tendue entre les jeunes gens du lieu. Rivalité, jalousie, insouciance, moquerie, rapidement un drame se noue.
3- L’Allemagne ou le souvenir
Sonate en mi mineur pour deux violons et basse continue (1682) de Johann Rosenmüller (1619-1684)
Chorégraphies : Marie-Geneviève Massé
Solitaire, devant une immense fenêtre, le marquis est perdu dans ses rêves. Nostalgique, il revit d’heureux moments sur le dialogue bouleversant de cette sonate de Rosenmüller.
4- L’Italie ou le Carnaval
Concerto pour luth en ré mineur RV 540,
Et Trio en sol mineur RV 85, d’Antonio Vivaldi (1678-1741)
Chorégraphies : Marie-Geneviève Massé
Chaque concerto de Vivaldi est le tableau chatoyant d’un Guardi ou d’un Tiepolo : ils sont à Venise. Le marquis et sa femme savourent la vie au présent ! La marquise, qui a perdu son mari dans le labyrinthe des ruelles et des ponts, est transformée en princesse de conte de fée par de malicieux Polichinelles. Aussitôt, le marquis déguisé en chevalier devient la proie d’Arlequines séduisantes et capricieuses.
A travers cette ville “ où qui que ce soit ne va autrement qu’en masque ”, on ne sait plus qui est qui, ou bien l’on fait semblant…