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L'eau de l'arbre
Tree water
Dans le cadre du programme « Expérience Fila Ni Kélé – Bamako #2 » de Don Sen Folo, résidences de création en danse contemporaine et restitutions dans les marchés de Bamako. Un concept de Lassina KONE.
Création de « L’eau de l’arbre » par la lauréate 2022, Aminata Diarrassouba dans le marché de Badalabougou à Bamako (MALI).
L’acquisition du charbon se fait à la suite de l’abatage d’un arbre. Pourtant, tout comme nous humains, ce sont des êtres qui vivent. Le charbon est donc le fruit d’un être vidé de vie. Charbon que je suis, je m’exprime dans l’au-delà, je suis le fils de l’arbre, je suis le fruit de la cruauté humaine. Quoi que soit cette vie de trépas, vie de l’au-delà, je suis serviable.
Serviable, car pour recouvrer sa santé, l’Homme m’utilise. J’entre dans la cuisson des médicaments traditionnels. Je suis moi-même médicament servant à bouter certains microbes dans le corps de ces Hommes qui font avaler à ma mère (arbre), son bulletin de naissance. Abattre un arbre est synonyme de la mise à mort d’un Homme. Tout comme les Hommes, ils sentent la souffrance. Malgré cette peine atroce, les Hommes trouvent le moyen de les abattre de façon abusive pour assouvir leurs besoins.
Charbon, le servant de l’au-delà, je suis omnipotent, dans mort, je sers. Je suis la victoire de l’arbre sur la mort.
La vie de l’Homme sur terre et celle de l’arbre sont intimement liées. Dans notre société traditionnelle, quand arrive au monde un enfant, il est lavé avec les plantes pour le soigner, le fortifier, le protéger. Idem pour l’adulte. Il convient alors pour l’homme de signer un pacte avec la nature pour vivre en harmonie.
L’arbre est donc serviable vivant ou mort. Il est le seul à avoir ce pouvoir.
Quand une eau finie, c’est sa fin.
Elle cesse de servir, tout le contraire chez l’arbre.
Un grand merci à Nassira Keita vendeuse de charbon, Minata Diarra vendeuse de charbon, Korotoumou vendeuse d’arachide, Sekou vendeur de charbon au marché de Badalabougou, Bamako (MALI).
Fila Ni Kélé-Bamako #2 est soutenu par la fondation Stichting DOEN, le programme ACP-UE CULTURE (Afrique de l’Ouest) – AWA, l’ambassade du Grand-Duché du Luxembourg, de la fédération Founoufounou, du réseau Kya, de l’auberge Djamilla, de Yamarou PHOTO, et de l’association Côté Court.