Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?
La Coalition
Depuis Virvoucher (Dieppe, 2000), Alain Michard et son équipe travaillent sur la « mécanique de la représentation » et sous l’influence des artistes Fieschli und Weiss et de Jean Tinguely.
C’est ainsi qu’est née l’idée d’une représentation envisagée comme une « sculpture en mouvement ».
Et c’est cette idée, influencée par Joseph Beuys (cf la notion de « sculpture sociale »), qui a constitué le point de départ de La Coalition.
Réactiver une forme où les objets, les images et les sons sont traités à égalité avec le jeu / la danse.
Les « acteurs », les objets, les images et les sons, mais aussi les spectateurs, sont des matières, qui forment la représentation.
La représentation possède une plasticité, se travaille comme une pâte, comme une terre.
La pièce est le témoignage des conditions de travail, du contexte, elle en est l’empreinte.
Les artistes au travail partagent un espace, chacun lié à un poste de travail comme dans un atelier de fabrication.
Ils partagent aussi cet espace avec l’équipe des lieux qui les accueillent.
Ils se contaminent les uns les autres.
L’équipe de création est composée sans hiérarchie ni spécialité : artistes et techniciens tous sont co-acteurs et co-opérateurs.
La représentation se déploie sur deux espaces séparés et communiquants. Dans un mouvement de va et vient, chacun tour à tour se vide quand l’autre se remplit, une nouvelle proposition débute tandis que la précédente meure doucement.
Le public est mis dans la situation de devoir choisir : perdre la fin, ou rater le début.
Le public est sans cesse mis dans la situation de devoir choisir, et, en choisissant, d’exercer son point de vue.
Cet exercice du point de vue est un muscle qui s’atrophie si on ne le pratique pas.
La représentation nécessite un contrat clair entre le public et les « acteurs », ce contrat s’écrit au fur et à mesure de la représentation.
La pièce est composée de 8 grandes séquences, chacune autonome.
Une gigantesque fresque murale représente la partition de la pièce, elle sert de livret au public, qui peut en suivre la progression plastique et dramaturgique.
L’ensemble forme un chaos très cohérent, et donne le sentiment que la représentation pourrait ne jamais avoir commencé, et ne jamais finir.