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Tyran(s)
Trio - Projet européen Métamorphoses
Tout notre être n’est que le délire d’un grand nombre.
Robert Musil
Le roi dans l’ombre du château et de son peuple, l’église et son fidèle dans celle du pape, le patron à l’ombre de l’ouvrier et de son usine. Trois tyrans dans le placard d’un monument abandonné, laissés seuls à l’exercice de leur langage, le registre codifié par la nature de leurs pouvoirs, respectivement temporel, spirituel, économique. Pour exercer, ils doivent soumettre ce royaume sans peuple et, tous souverains, paradoxalement se soumettre. Le tyran gouverne, la soumission l’expose à un choc métamorphosique, une déconstruction de son code, ce lieu du corps qui porte la fonction sociale. L’éclosion de l’Individu, de « l’homme sans qualité », émergé de la chrysalide du souverain est alors inévitable. Le corps trouve un langage singulier, relié non à son rôle mais à sa nature. L’Individu, à son tour, s’ouvre à une nouvelle métamorphose, l’irruption du réel au lieu du corps du personnage, l’artiste échappé de l’individu dont la mue abandonnée, le costume, révèle l’artifice.
Tyran(s) explore avec humour les lieux du corps, sa capacité à l’absorption du protocole, du code, sa résilience et sa réinvention perpétuelle.