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Une danse blanche avec Eliane (1980)
Le 4 janvier 1980 à l’auditorium Maurice Ravel de Lyon, un « gala » a lieu pour la préfiguration de la Maison de la Danse. A cette occasion, Dominique Bagouet crée un solo en trois parties, inspirées de pièces du répertoire de sa compagnie : Suite pour violes, Sous la blafarde et Danses blanches. Il est accompagné sur scène par Eliane Lencot à l’accordéon.
« Ce solo est un petit bijou, […] on trouve un Bagouet au faîte de ses moyens, dans une danse bondissante qui se suspend parfois, mais ne s’arrête guère. Travaillant ici encore un espace rarement frontal, tissant en biais des directions imprévisibles, c’est un extrait de danse pure, profondément musicale et d’une parfaite simplicité. Un bref instant, on y entrevoit le Bagouet-Keaton qu’on retrouvera plus tard dans F. et Stein (1983) ou dans les solos intermèdes des Petites pièces de Berlin (1988), clown disloqué à qui le sol semble manquer. On notera aussi la très singulière ambivalence du danseur, qui semble se perdre dans le courant contrasté et changeant de la danse, et dont pourtant le regarde tranquille, posé dans des directions claires, témoigne d’une présence au public parfaitement maîtrisée. L’ensemble laisse une impression de nostalgie et d’ivresse joyeuse, qui donne à ce moment de danse abstraite une qualité inexplicablement poignante.
Isabelle Ginot, in Catalogue images de la culture n° 19, CNC, janvier 2005.
Cette captation en noir et blanc de piètre qualité (filmée du fond de la salle en plan large) est le seul témoignage en images de l’intégralité de cette pièce.